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FRENCH COLLECTION
Un disque, ou deux. Trois initiales. Un nombre illimité de bonus. Le petit frère de la bobine s'appelle DVD. Il contribue fortement, comme tous les enfants gâtés, au soutien de la consommation - secteur loisis / culture - de ces derniers mois. Les économistes adorent les nouveaux produits dont la croissance a la figure de deux ou trois chiffres avant le fameux "%". La part de marché est un mot obscène à Cannes. Mais le DVD se calcule tel quel. Le Festival lui a consacré un espace, en lieu et place du défunt MITIC, les NTIC (Nouvelles Technologies) s'étant évaporées dans la bulle d'air du web. Le DVD est rentable (il peut vu le blé que coûtent ces galettes), certes, mais cela n'explique pas tout.
Je tiens tout de suite à signaler que passant mes journéess en salles ou derrière un écran d'ordinateur (j'ai longtemps espéré qu'ils installent des lampes à bronzer sur les PC de la salle de presse pour avoir l'air moins con à Paris), il ne m'est pas possible de mater des dividis à Cannes. "Complément à part entière de l'oeuvre cinématographique", le Festival lance un label (Collection Cannes) pour les DVD les plus créatifs. Avec ce nouveau support, les réalisateurs acceptent que le Final Cut pour l'exploitation en multiplexes ne soient pas la version qu'ils imaginaient. Le publi anaticipe désormais l'évidence que le Director's Cut sera intégré au DVD collector (tant pis si on vous sort le collector d'un DVD que vous avez déjà).
Dans 24 Hours Party People, l'acteur principal nous indique même avec dérision et distanciation qu'une scène coupée au montage sera inclue sur le dividi. Le support prolonge, étend, enrichit le film, devanant ainsi un élément du patrimoine bien plus valorisant que le seul film.
Le numérique, année après année, envahit Cannes. La présence symbolique de Monsieur ILM (dit GL), les projections "digitales" de Star Wars, Spirit, 10 et Russian Ark sont les premiers signes avant courreur. Le chant du cygne de l'analogique (pas besoin de shampoing L'Oréal pour tuer les pellicules).
L'épitaphe du 7ème Art n'est pas signée. Loin de là lorsqu'on constate la vitalité de la création et les défis des technologies. Mais une partie de ses origines entrent déjà au Musée. Ironiquement, le plus vieux cinéma du monde est à sauver. A 2 heures de Cannes, situé à La Ciotat, là où les Lumière firent les premières projos, le cinéma veut devenir monument historique. Le nom de ce premier cinéma? L'Eden. Après 113 ans d'existance, et en voyant arriver des clônes par Internet ou Satellite, il a bien le droit au Paradis.
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