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Pedro Almodóvar, Président du jury
Il a déclaré être « Très heureux de fêter le 70e anniversaire du Festival
du Film de Cannes dans cette fonction si privilégiée. » Il a aussi avoué être « reconnaissant et
honoré » tout en ayant « le trac ! ». Pourtant Pedro est un habitué de la Croisette. Le cinéaste
espagnol a d’abord connu une période sans Cannes. L’un des plus gros regrets du
sélectionneur Gilles Jacob est de ne pas l’avoir repéré plus tôt. Sa première visite date de
1992, en tant que membre du jury. Jusque là , aucune sélection dans aucune section cannoise,
alors que Femmes au bord de la crise de nerfs et Talons aiguilles l’ont déjà installé comme
l’un des grands cinéastes européens. Un impair qui sera enfin corrigé en 1999 avec Tout sur
ma mère, l’un de ses chefs d’œuvre, et prix de la mise en scène. En compétition, il revient avec
Volver (Prix du Scénario et Prix collectif d’Interprétation féminine), Étreintes brisées, La
Piel que Habito et Julieta l’an dernier. La Mauvaise Éducation a fait l’ouverture du Festival
en 2004. Sur l’affiche de la 60è édition, sautant comme un gamin, Almodóvar est désormais
Président du 70è Festival. Olé !
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Maren Ade
La réalisatrice et productrice allemande a frappé un grand coup cannois l’an
dernier avec Toni Erdmann, l’un des chouchous des festivaliers, ignoré par le jury. Elle est
repartie avec le Prix FIPRESCI avant de séduire les publics allemand et français et de glâner
une nomination aux CĂ©sar, trois European Film Awards, un Spirit Award, le Prix LUX et le
prix FIPRESCI du meilleur film de l’année. Le remake US est déjà annoncé. A 40 ans, la
cinéaste s’était faite remarquée en 2005 avec son premier long Der Wald vor lauter Bäumen,
primé à Sundance, puis en remportant le Grand prix du jury à Berlin avec Alle Anderen en
2009. Par ailleurs productrice (Tabou, Une femme fantastique), elle accompagnera Western
de Valeska Grisebach, sélectionné à Un Certain Regard.
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Fan Bingbing
Actrice, productrice pour la télévision et chanteuse pop, elle est à l’image de
sa génération : polyvalente. Devenue célèbre il y a près de 20 ans grâce à la série My Fair
Princess puis au film Cell Phone en 2003, plus grosse recette en Chine cette année là , Fan a
gagné l’an dernier le prix de la meilleure actrice aux Asian Film Awards et au festival de San
Sebastian pour I am not Madame Bovary. A Cannes, on l’a vue dans Chongqing Blues de
Wang Xiaoshuai (en compétition). Naviguant entre grosses productions nationales historiques
ou fantastiques, films d’auteurs étrangers et même blockbusters hollywoodiens (X-Men: Days
of Future Past), son statut lui permet de ne pas se confiner dans les frontières de son pays.
Elle est l’une des actrices les mieux payées du monde en plus d’être une des icônes des
journaux mode et people.
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Jessica Chastain
On se souvient de son enthousiasme après la projection cannoise de
Mommy de Xavier Dolan. Finalement le cinéaste québécois en a fait la star de son prochain
film. Chastain c’est l’actrice, productrice, cinéphile, féministe parfaite pour un jury cannois.
Hollywoodienne mais indépendante, respectée et glamour. Depuis 10 ans, elle s’impose dans
un certain cinéma américain. A Cannes elle est venue avec Take Shelter (Semaine de la
critique), The Tree of Life (Palme d’or), Des hommes sans loi (en compétition), Madagascar
3 (Hors compétition), le documentaire Seduced and abandoned (Séance spéciales) et The
Disappearance of Eleanor Rigby (Un certain regard). Deux fois nommée aux Oscars, elle est
l’une des comédiennes les plus sollicitées du moment (en moyenne trois films par an),
caméléon pouvant être méchante ou touchante, cynique ou tragique.
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Agnès Jaoui
Actrice, scénariste, réalisatrice, productrice et chanteuse. Qui ne connaît pas
Agnès Jaoui ? Elle est l’une des artistes les plus césarisées de l’histoire du cinéma français (6
César, et 5 nominations en plus), a obtenu une nomination à l’Oscar pour Le Goût des autres,
un prix du scénario à Cannes avec Comme une image (son seul film présenté en compétition)
et la liste pourrait continuer avec un Molière, une Victoire etc… Son box office est tout aussi
impressionnant avec quatre films qu’elle a écrit et interprété au dessus des 2 millions
d’entrées. Un air de famille ? Culte ! On connaît la chanson ? Indémodable ! Et comme
comédienne, elle fait surtout confiance à de jeunes cinéastes au style bien affirmé tels Carine
Tadieu, Baya Kasmiou Blandine Lenoir. Après une grosse année (théâtre avec Molière et la
reprise des deux pièces du duo Bacri/Jaoui, préparation de son prochain long, sortie
d’Aurore…), elle s’offre une pause cannoise, même si elle n’est ni une habituée de la
Croisette ou des jurys.
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Park Chan-wook
De l’avis général, en 2003, son film Old Boy aurait dû avoir la Palme d’or.
Il a eu le Grand prix ce n’est pas si mal. Six ans plus tard, Thirst, ceci est mon sang partage
un modeste prix du jury. Et l’an dernier, le magnifique Mademoiselle repart hélas bredouille,
hormis le très mérité Prix Vulcain. Il est assurément l’un des plus grands cinéastes coréens. A
bientôt 54 ans, cet ancien critique de cinéma (et étudiant en philosophie) soigne autant
l’esthétique de ses œuvres que les ambivalences de ses personnages, souvent motivés par la
vengeance. C’est d’ailleurs le triptyque Sympathy for Mister Vengeance (2002) / Old Boy /
Lady Vengeance (2005) qui le révèle au monde entier. Hollywood l’a longtemps courtisé. En
2013, il réalise un thriller psychologique retors, Stocker. Il aime les gens « dérangés »,
insaisissables, ceux qui se croient cyborg, qui sont sourd-muet, ou qui flirtent avec l’érotisme
sado-masochiste. De quoi ne jamais être déçu par ses scénarios intenses et tendus.
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Will Smith
The Star. Sa présence étonnera sans doute les cannois : Will Smith n’est jamais
venu à Cannes pour accompagner un film. En 25 ans de cinéma, et trente ans après avoir
lancé son premier disque, l’acteur, chanteur et producteur est l’un des artistes les plus
puissants d’Hollywood, même si depuis quelques années sont étoile pâlit (préférant les
drames aux blockbusters). Agent J de Men in Black, Capitaine « Eagle » d’Independence
Day, Inspecteur Lowrey de Bad Boys, et désormais Deadshot dans Suicide Squad, Smith a
construit sa popularité sur des hits mondiaux, son attitude cool et un business devenu familial.
On retiendra plutôt dans sa carrière qu’il a tourné pour Fred Schepisi, Robert Redford,
Michael Mann, Alex Proyas, Andy Tunnant, Peter Berg et on oubliera la plupart de ses films
récents assez ratés. Will Smith c’est deux nominations à l’Oscar du meilleur acteur, l’un des
plus gros cachets planétaires, un box office mondial pas loin des 8 milliards de $. Et l’un de
ces « jeunes » acteurs américains qui a déjà reçu un César d’honneur. C’était en 2005.
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Paolo Sorrentino
Il y a une malédiction autour de ce cinéaste. L’un des plus grands films de
ces dernières années, La Grande Bellezza, a reçu l’Oscar du meilleur film étranger (parmi une
myriade d’autres prix), et a été snobé par le jury cannois cette année-là . Le scénariste et
réalisateur italien a présenté six films en compétition depuis 2004 : Les conséquences de
l’amour, L’ami de la famille, Il Divo, This must be the Place (son premier long en langue
anglaise), La grande bellezza en 2013 et Youth il y a deux ans. Seul Il Divo a été récompensé,
en 2008, avec un Prix du jury. Président du jury Un certain regard en 2009, Paolo Sorrentino
est un abonné du Festival de Cannes. Hormis son premier film, ils ont tous été présentés au
Palais des festivals. Avec une œuvre qui adore éclairer les zones d’ombres de personnages
tourmentés et ambiguës, entre décryptage d’une société en déclin (pour ne pas dire moisie) et
décodage de l’hypocrisie et du cynisme humain, les films de Sorrentino divisent souvent,
mais ne peuvent pas laisser indifférents.
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Gabriel Yared
Dès sa première partition pour un film, Sauve qui peut (la vie) de Godard, le
compositeur est en compétition à Cannes, en 1980. Doyen du jury, cet homme sans frontières,
français d’origine libanaise, est revenu en compétition avec des films aussi différents que
Invitation au voyage, La lune dans le caniveau, Adieu Bonaparte, La putain du Roi et l’an
dernier avec Juste la fin du monde. De Beineix Ă Chahine en passant par Mocky et Assayas,
Yared est devenu rapidement l’un des plus grands ambassadeurs de son art, mélodiste génial
qui peut puiser son inspiration et ses variations dans Bach, Ravel ou Debussy. 37°2 le matin,
Camille Claudel, Tatie Danielle, L’amant (et un César au passage) lui doivent beaucoup avec
ces cordes dramatisant les scènes et ses envolées lyriques. En 1996, il signe la musique du
Patient Anglais, son premier grand film hollywoodien. Il reçoit un Oscar et continuera sa
collaboration avec Anthony Minghella par la suite. Ces dernières années, il a abandonné
Hollywood, notamment après le rejet de sa partition de Troy. De l’animation (Azur et Asmar,
Le Prophète) aux cinéastes européens (Royal Affair, La vie des autres), du biopic français
(Chocolat, Coco Chanel et Igor Stravinsky) Ă Angelina Jolie (Au pays du sang et du miel), il
est assurément l’un des maîtres dans son métier.
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Le Jury d'Un certain regard
- Présidente : Uma Thurman, actrice américaine
- Mohamed Diab, réalisateur égyptien
- Reda Kateb, acteur français
- Joachim Lafosse, réalisateur belge
- Karel Och, directeur artistique du Festival International de Karlovy Vary
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Le Jury de la Cinéfondation et des courts métrages
- Président : Cristian Mungiu, réalisateur, scénariste et producteur roumain
- Clotilde Hesme, actrice française
- Barry Jenkins, réalisateur et scénariste américain (oscarisé avec Moonlight)
- Eric Khoo, réalisateur, scénariste, producteur singapourien
- Athina Rachel Tsangari, réalisatrice, scénariste et productrice grecque
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Le Jury de la Caméra d'or
- Présidente : Sandrine Kiberlain, actrice et chanteuse française
- Patrick Blossier, chef opérateur français
- Elodie Bouchez, actrice française
- Guillaume Brac, réalisateur et producteur français
- Thibault Carterot, président de M141, société de Post-Production
- Fabien Gaffez, écrivain et critique de cinéma
- Michel Merkt, président suisse.
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