39-98 | 99 | 00 | 01 | 02 | 03 | 04 | 05 | 06 | 07 | 08 | 09 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 17 | 18 | 19



festival-cannes.com

 

Quentin Tarantino, Président du jury
Réservoir à références, Tarantino doit beaucoup au Festival. Eastwood l'ayant intronisé dans la confrérie du 7ème Art en 1994 avec une Palme d'or (Pulp Fiction). Celui qui se verrait bien finir ses jours en patron de cinoche dans le Quartier Latin, amoureux de cinéma asiatique, passionné de Melville et initié par Godard (King Lear), va devoir jouer les patrons. Il semblerait qu'ils veuillent surtout en voir le maximum. Une orgie de films (marché, sections parallèles) et des nuits blanches en perspective.
Emmanuelle Béart, actrice (France)

Fidèle cliente du Festival, égérie du cinéma français d'auteur populaire, elle a surtout défrayé la chronique cannoise l'an dernier avec la couverture du magazine ELLE, où s'affichaient ses rondeurs, et sa nudité bandante. Béart la joue parfois à pile ou face, misera sans aucun doute sur Assayas (Les destinées sentimentales), et sera, à tous les coups, le coup de coeur des photographes. Un des 4 as féminins. Quintessence de la femme française, elle écumera les soirées, as usual.
Edwidge Danticat, écrivain (USA)

Née en Haïti. Cannes aime les plumes des Caraïbes (après Zoé Valdes). Très jolie new yorkaise, 35 ans, relate ses souvenirs à travers ses livres. Avec des propos féministes, un regard social, une opinion politique sur l'histoire, la grande comme la sienne. Son accent créole fera mouche. A ceux qui y verront un alibi marketing (sa couleur de peau comme ses origines font écho à des sujets de société en vogue), il faudra rappeler qu'elle a du talent, notamment pour exprimer librement sa vision du monde.
Tilda Swinton, actrice (Royaume Uni)

Grande et rousse, actrice douée (primée à Venise), elle se contente parfois de petits rôles, et à chacune de ses apparitions, elle s'impose. Swinton n'a pas la notoriété de Kidman, mais son parcours singulier lui a fait croiser les plus grands comédiens (de Cruise à DiCaprio, de McGregor à Cage). Si elle fut davantage présente dans des films des sélections parallèles, cette actrice qui nous semble si familière, aime le risque, l'audace, et les personnages cinglants, âpres et victimes de leur condition. Définition d'un juré ?
Kathleen Turner, actrice (USA)

La subjectivité m'oblige à vous dire que l'auteur est un fan devant l'éternel de cette star. Elle donna la fièvre au corps, devenant l'une des trois grandes stars féminines à Hollywood dans les années 80. De Huston à Coppola, de Waters (qui fit la clôture de Cannes) à Kasdan, elle joua les femmes fatales et les héroïnes romanesques sur grand écran. Sur les planches, elle clama Tennessee Williams, Jean Cocteau et joua nue Mrs Robinson (Le Lauréat). N'oublions pas sa voix. Celle de Jessica Rabbit. Herself.
Benoît Poelvoorde, acteur-scénariste (Belgique)

Depuis quelques mois, Poelvoorde, "Bourvil comico-sensible belge", est une star. Pas cloné. Jouant un sosie de Clo-clo dans le hit Podium, il impose le respect avec une performance très "actor's studio". Fantaisiste option délirium aiguë, il revient sur la Croisette cinq années après Les convoyeurs attendent. Révélé par un film noir et blanc, cynique et violent, sorte de Reservoir dogs francophone - C'est arrivé près de chez vous - le voici parmi la crème du gratin. Les portes de la gloire sont définitivement franchies.
Jerry Schatzberg, réalisateur (USA)

Ancien photographe de Vogue, cet "oeil" le place dans une caméra au début des années 70. Le regard est presque documentaire. Observateur. Sans concessions. Que ce soit pour la mode (qu'il a longtemps côtoyé) , Puzzle of a downfall child), la dope (le culte The Panic in Needle Park) ou la politique (The seduction of Joe Tynan, 20 ans avant l'affaire Clinton-Lewinsky). On retiendra surtout L'épouvantail (Scarecrow), Palme d'Or à Cannes et depuis, un lien indéfectible, invisible, et sensible avec la France.
Tsui Hark, réalisateur (Chine)

50 ans après Diên Biên Phû, Cannes place un juré né dans l'Indochine française (en 1951). Vietnamien (après coup), il est devenu l'un des cinéastes les plus réputés du cinéma de Hong Kong (désormais chinoise), amateurs de films d'action et autres séries B. L'auteur de Once upon time in China, n'a pas le vernis de John Woo ni la magie de Wong Kar-wai, mais son culte fait le bonheur des fans d'imports DVD. Jet Li, feu Leslie Cheung, Maggie Cheung peuvent lui dire "Xiexie". C'est l'année de la Chine en France.
Peter Von Bagh, critique (Finlande)

L'inconnu dans le Bunker ? Venu de ce pays septentrional européen plus connu pour sa Vodka et ses Nokia, Von Bagh est le spécialiste d'un cinéaste vénéré à Cannes : Kaurismaki. Il est celui qui en parle le mieux. Véritable acolyte du cinéaste, l'orateur et auteur préface la mémoire de l'homme sans passé. Ecrivain par intermittence, adepte de salles obscures en permanence, il posera la rituelle question dans son Festival Soleil de Minuit : "Quel film emporteriez-vous sur une île déserte?" Jaoui a répondu : "Les enfants du Paradis".



(c) ECRAN NOIR 1996-2024