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Kiss Kiss Bang Bang (Shane Black's Kiss Kiss Bang Bang)
Sélection officielle - Hors compétition
USA / sortie le 14.09.09
L'IDIOT, LE PEDE ET LA BLONDE
"- Je l'ai appelé mon revolver pédé.
- Pourquoi?
- Parce qu'après deux coups, faut trouver mieux."
Le cinéma américain aime se foutre des baffes. Jouissif et futile, Kiss Kiss Bang Bang ferait penser à un Bad Santa/Catch Me if You Can, une comédie décalée autour d'un film de genre. Ici, le polar traditionnel qui ne se passe pas comme on l'attend. Le prologue joue avec nos nerfs malicieusement. Le générique se la pète Catch me if you can (très classe). Et le film, sans jamais se prendre au sérieux, nous déroule une histoire peu plausible, basée sur trois enquêteurs à la noix. En les définissant, nous comprenons que nous sommes dans l'anti Hollywood. Un idiot de New York, qui fume et qui ne sait pas se battre (ça lui vaudra un doigt sectionné, une balle dans le poumon gauche, des couilles électrocutées et j'en passe). Un pédé, vrai dur, qui tire sur tout homophobe (c'est à dire des mecs qui ne fouillent jamais dans le slip d'un autre mec : ils ont tort, on peut y cacher un six coups). Une blonde, actrice ratée, pas trop con, mais un peu nerveuse hormonalement parlant. Le trio d'acteurs nous fait ainsi partager leur orgasme à niquer la censure américaine à base de Fuck ("excusez-nous gens du Midwest"), de seins et autres pubis (selon si la femme est vivante ou morte), de crimes en série (mais il faut 16 morts sinon le compte n'y serait pas).
Shane Black, scénariste prodige, s'amuse aussi avec la table de montage : arrêt sur images, narrateur qui ne sait pas raconter une histoire ("Mince j'ai oublié cette histoire de robot"), invraisemblances extraordinaires qui sauvent nos protagonistes, action surprenante... car la surprise, clef du film, nous fait renouer avec ce type de cinéma. Pris au dépourvu, à chaque fois, le spectateur ne s'attend jamais à ce qu'il va arriver, car tout peut arriver, y compris une mort par inadvertance... Flinguage à vue certes, mais pas seulement. On nous mitraille de vannes. On claque les portes alors qu'on les croyait prêts aux roucoulades. N'en jetez plus!
C'est hilarant. Imprévisible et cocasse. "- Vous connaissez la blonde qui s'en va?
- Vous voulez dire la fille qui s'en va avec le mec qui vous a explosé?" Cette blonde n'a rien à voir avec une autre blonde, qui "s'est tapée plus de mecs que de repas chauds." Et Downey Junior, de plus en plus sosie de Pacino, de nuancer : "C'était kiffe kiffe, mais elle a sauté un repas." Ca se mange sans faim justement, et c'est ça qui est bon. Comédie culte par excellence, KKBB ne lésine pas sur le politiquement incorrect, les gags les plus énormes ("Pourquoi diantre pisserais-tu sur un cadavre?"), et dynamite les séries B sorties à la chaîne des studios.
Insolent mais pas méchant, burlesque sans jamais être grossier, cette histoire pulp va devenir "culte". La fin est volontairement "naze". Enfin pas tant que ça. "J'ai vu Le Seigneur des Anneaux, je vous épargnerai les 17 fins..." Car ici, on prend le spectateur pour ce qu'il est : un être clairvoyant, complice et pas con.
vincy
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