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Production : Warner Bros, Silver Pictures
Réalisation : Shane Black
Scénario : Shane Black
Montage : Jim Page
Photo : Michael Barrett
Décors : Aaron Osborne
Musique : John Ottman
Durée : 102 mn
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Robert Downey Jr. : Harry
Val Kilmer : Perry (Gai Paris)
Michelle Monaghan : Harmony
Joel Michaely : Eugene
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Kiss Kiss Bang Bang (Shane Black's Kiss Kiss Bang Bang)
Sélection officielle - Hors compétition
USA / sortie le 14.09.09
Le film n'a peut-être pas fait un big bang sur la Croisette; mais, comme souvent, ce "genre" de films "de genre" présenté hors-compétition a permis aux quelques journalistes qui l'ont vus dans faire un chouchou, à l'instar de Cidade de Deus ou Tigre et Dragon quelques années auparavant. Un régal cinéphilique où Hollywood s'en prend plein les dents, un hommage au film noir sous l'aspect d'une comédie corrosive, avec des comédiens un peu mis à l'écart par le système.
KKBB c'est avant tout le passage à la caméra d'un scénariste. L'ex petit génie du script, Shane Black, 26 ans quand il est crédité au générique de Lethal Weapon / L'Arme Fatale (qu'il a créé), a attendu d'être quadra bien sonné pour se frotter à la réalisation. Sous la coupe du producteur Joel Silver (les Matrix c'est lui), il a écrit la saga à succès avec Gibson et Glover (ajoutant au passage Russo, Pesci et Rock), redonnant goût aux films d'action, mi-polar mi-comédie, avec deux mecs que tout oppose et que tout va réunir. Un concept en soi. Las, ses autres scripts sont moins chanceux au Box Office (mais lui rapportent quand même énormément d'argent). Le dernier Samaritain est le flop qui achève la valeur financière de Bruce Willis (après Le Bûcher des vanités, Hudson Hawk...) qui ne redressera la barre que trois ans plus tard. The Last Action Hero est un accident industriel pour Schwarzzy (malgré un délire évident) entre deux James Cameron. The Long Kiss Goodnight (de loin son sujet le plus inspiré et son script le plus sous estimé, et son plus cher avec 4 millions de $ au bassinet) sonnera le glas de la carrière de Geena Davis (déjà bien affaiblie par Cutthroat Island) et de Renny Harlin. Ne parlons pas du très oublié AWOL, son dernier essai en date (1999). Et depuis?
Il a voulu échapper à la pression, cherchait l'inspiration pour des films plus centrés sur les personnages que sur l'action et tout le baratin du mec qui fait sa crise de la quarantaine. Facile quand on est, après M. Night Shimalayan, détenteur du record en dollars par scripts vendus. Clairement il est quand même considéré comme un des scénaristes les plus influents du moment, un de ceux qui a changé l'écriture des blockbusters. KKBB, dans la veine des Tarantino, permet de constater une évolution dans sa galerie de personnages déglingués, suicidaires et leurs conflits névrosés. Les dialogues sont encore plus cyniques, encore moins corrects, carrément plus noirs.
Silver, en toute amitié, lui finance donc son film pour 15 millions de $, une misère. Hugh Grant, Benicio del Toro et même le surfait Johnny Knoxville furent pressentis pour le casting. Qui hérite plus logiquement de deux canards boiteux hollywoodiens.
D'abord Robert Downey Jr., plus réputé pour ses usages de drogues et ses écarts de conduite que pour sa filmographie très chaotique (dernier hit en date : Gothika) ; ensuite le turbulent et "égomaniaque" Val Kilmer, plus abonné aux seconds rôles et aux séries B désormais qu'à des projets "classiques". Il venait de finir Alexandre, d'Oliver Stone. Quant à la fille de service, elle est incarnée par Michelle Monaghan, entre-aperçue dans The Bourne Supremacy, effacée du montage final de Constantine, coincée dans Mr & Mrs Smith, embauchée pour Mission : Impossible III.
L'autre vedette c'est Los Angeles. Mais celle-ci on ne la présente plus. Kiss Kiss Bang Bang fait penser à une chanson de James Bond (pas faux) mais c'est aussi le titre du livre de la légendaire critique Pauline Kael. L'histoire a pris sa source dans un bouquin de Brett Halliday, Bodies are where you find them? et prend son inspiration dans les livres de Chandler. Bref une joyeuse "compil". Qui, avec ou sans spectateurs dans les salles, deviendra vite culte en DVD et chez soi...
vincy
 
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