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Etoile de Cannes: Béatrice Dalle
Faits Historiques majeurs: Entrée de l’Espagne et du Portugal dans la CEE, Attentats terroristes à Paris, Accident nucléaire de Chernobyl, Gigantesque famine en Éthiopie.
Films de l’année 86:
Top Gun (Tony Scott), Jean de Florette/ Manon des Sources (Claude Berri), Le nom de la Rose (Jean-Jacques Annaud),La couleur pourpre (Steven Spielberg),
Platoon (Oliver Stone),The Fly (David Cronenberg), Mauvais sang (Leos Carax), 37°2 le matin (Jean-Jacques Beinex)
Mission: accomplie?
Hors competition le tapis rouge est déroulé à Spielberg, Allen, Lelouch.....
La Palme d’or est violemment attaquée de toute part. Mission est crucifié par les critiques: le jury aurait pris sa décision "avant même que la copie du film n'arrive à Cannes."
Si la thématique de 86 est évidente (Le Sacrifice, Thérèse), des voix s’élèvent contre la sanctification d’un certain cinéma, académique, voire ennuyant.
Cannes souffre du coté de ses Palmes, jugées de manières cariacturales, comme intellectuelles et peu attirantes. Ainsi on mépriserait l’audace.
Pourtant les deux prix d’interprétation masculine reviennent à un travesti et un homo: Bob Hoskins et Michel Blanc - Tenue de Soirée (i.e. Putain de film!) cartonne, même sans la Palme.
Ciao Pantin!
La provocation était à l’honneur en 86: la zoophilie (Oshima), le fétichisme (Ferreri), l’homosexualité et la prostitution (blier), et Coluche, en starlette vulgaire, ou en déconneur réel.
Michel Colucci était sans doute l’un de shumoristes français les plus bouleversants. Remuant les politiciens, cruel avec ses comptriotes, juste, et généreux.
Il avait rendu la vulgarité très noble. Et nous avait ému dans Tchao Pantin.
Il est mort un mois après le Festival de Cannes, pas très loin, à cause d’un putain de camion.
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Palme d'or:
Mission (Roland Joffé)
Caméra d’or : Noir et blanc (Claire Denis).
Chiffres de l’année:
26 longs métrages, 12 courts métrages, 19 à Un certain Regard, 7 à La semaine de la critique, 18 longs métrages à la 15ne des Réalisateurs.
Contexte:
Cannes subit les contre-coups des attaques terroristes en france: nombre d’accréditations et d’invités en baisse. Les américains n’osent même pas prendre l’avion.
Festival presque franco-français, donc.
Canal + (cryptée et cinéphile) débaqrue avec Denisot et Coluche à son Zénith. Une émission immergée dans la piscine de l’Hôtel Martinez.
La télévision prend de plus en plus de place à Cannes. Et comme pour améliorer la télégénie du festival, les producteurs du nouveau Polanski amarre définitivement un gallion de Pirates, visible de partout, sur la croisiette. Cannes devient décor de cinéma.
Michael Douglas en a profité pour tourner Le Joyau du Nil, ici et à Ouarzazate.
On rend hommage au cinéma Français. Le doyen Charles Vanel et la timide vedette Charlotte Gainsbourg se partagent la scène.
A la quinzaine, Denys Arcand présente sa vision du Déclin de l’empire américain, sans se douter que ça allait être le plus gros succès québécois à l’international en 15 ans.
On croise aussi Grace Jones et Spike Lee: une muse pour les photographes, une curiosité pour les critiques.
Cannes est bien calme. Et laisse la vedette à Depardieu toujours plus grand, et à Deneuve qui s’offre un nouveau virage dans sa carrière.
L’autre palme d’or
Parmi les réalisateurs de courts-métrages, deux réalisatrices: Nicole Garcia (15 aôut) et Jane Campion avec Peel. 8 ans avant son autre Palme d’Or, la jeune australienne enlève celle des films courts.
Le diable par la queue
Après La Pirate qui avait déjà un peu choquer les prudes festivaliers, Marushka Detmers continue à défier les bonnes moeurs avec une fellation dans Le diable au corps. Toute la ville en parle. Poussée de fièvre qui n’a d’égale que la scène torride au début de 37 degré 2 le matin. Entre Sainte Thérèse et les Putains de Blier, Cannes ne sait plus à quels seins se vouer.
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