1986
The Mission de Roland Joffe (R.Uni) |
Au milieu du 18e siècle, l’Espagne et le Portugal se disputent ce qui deviendra l’Amérique latine. Le père Gabriel (Jeremy Irons) dirige une mission auprès des Indiens Guaranis loin dans la jungle amazonienne. Cette mission chrétienne est protégée par le pouvoir de l’église contre les marchands d’esclave qui ratissent la brousse sans pitié. Mendoza (Robert DeNiro), un esclavagiste, se voit converti par le père Gabriel après un séjour en prison pour le meurtre de son frère. Les deux hommes travailleront ensemble à bâtir la mission. Mais les terres qu’ils occupent ont été abandonnées par les Espagnols, et les Portugais sont bien décidés à vendre ce qui reste d’amérindiens sur le marché des esclaves. Les Portugais demandent à l’église romaine d’envoyer un archevêque en Amérique afin de juger de la situation. La survie des ces peuplades amérindiennes dépend de sa décision.
En plus d’une photographie grandiose, ce film témoigne de la corruption politique au sein de l’Église Romaine. Le représentant de la grande institution sera forcé d’abandonné les missions, en sachant très bien que cela signifie la mort des missionnaires et des amérindiens, sous les menaces du roi qui promet de chasser les Jésuites du Portugal. Roland Joffé s’est spécialisé dans le spectacle des grandes causes. Il précéda The Mission par The Killing Fields où il décrivait les horreurs cambodgiennes. Plus tard il s’attardera, dans Les Maîtres de l’ombre (Shadow Makers), aux pressions militaires américaines sur les scientifiques lors de l’invention de la bombe nucléaire. Enfin, La Cité de la joie, réalisé à partir du roman de Dominique Lapierre, rapporte les conditions de vie du bidonville de Calcutta. En conséquence, The Mission fut une Palme d’or controversée en cette année 1986. En compétition contre les Down By Law de Jim Jarmush, Thérèse d’Alain Cavalier, mais surtout Le Sacrifice d’Andreï Tarkowski qui s’est mérité le prix spécial du Jury, ainsi qu’un prix de la meilleure contribution artistique au festival du film, on comprend rapidement la vague de commentaires qu’a pu suscité cette Palme. |
© Volute productions 1997
© Hors Champ 1997