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Etoiles de Cannes:
Kirk Douglas et son jury
Faits Historiques majeurs:
Marguerite Yourcenar première femme à l’Académie Française, Mort de Tito en Yougaslavie, Fondation de Médecins du monde, Élection de Ronald Reagan, Référendum sur la souveraineté du Québec, Assassinat de John Lennon, Guerre Iran-Iraq.
Films de l’année 80:
Le dernier Métro (François Truffaut), Mon oncle d’Amérique (Alain Resnais), Elephant man (David Lynch),L’empire contre-attaque (Irvin Kershner),
NY 1997 (John Carpenter),Gloria (John Cassavates)
All that jury
En 1980, le jury était présidé par Kirk Douglas. Traductions multingues entre un yougoslave qui parle italien, l’italien qui ne parle que français, et le tout devant être aussi compris en anglais. Le Président du festival, toujours Favre Le Bret, n’a donné qu’une consigne au jury: voter, ne discuter pas.
Très vite donc la Palme d’or allait se partager entre Kagemusha et All that jazz. Deux cinémas radicalement différents.
Le jury se quitta le soir sur un palmarès semble-t-il définitif. Alain Resnais avait donc le Grand Prix Spécial du Jury.
Mais les jurés français et européens n’étaient pas satisfaits. Ils trouvèrent que le Grand Prix pour Resnais était insuffisant. Resnais possède une oeuvre mythique, souvent sélectionnée, jamais récompensée. Hors Kurosawa, comme Resnais, étaient primés autant pour leur oeuvre que pour le film présenté en compétition.....
Joint à l’Hotel du Cap, Kirk Douglas en apprenant que le jury voulait renégocier, s’emporta furieux.
Finalement il y eut deux Palmes d’or et un Grand prix spécial.
Le Président Favre Le Bret en apprenant cela, murmura que la Presse Française ne lui pardonnerait jamais ça......On mesure les tensions qui flottent sur Cannes.
Et en fait trois prix d’égale valeur...avant de remettre à Resnais son "diplôme", le jury justifia son choix de Salomon ainsi: « dans son esprit, comme dans celui du Festival, la palme d’or et le prix spécial du jury, de vocation différente, sont du même niveau »!
On ironisa....et pourquoi pas quatre Palme d’or l’année prochaine....Gilles Jacob ne pense d’ailleurs que du mal des Palmes ex-aquoe.
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Palme d'or:
All that Jazz (bob Fosse), Kagemusha (Akira Kurosawa),
Caméra d’or à Histoire d’Adrien (Jean Pierre Denis, en occitan!)
Chiffres de l’année:
32 longs métrages, 12 courts métrages, 13 à Un certain Regard, 7 à La semaine de la critique, 25 longs métrages à la 15ne des Réalisateurs, 14 à Cinémas en France.
Contexte:
Année terne que 80. Venise tente de redorer son blason. Et le Festival commence à tourner le dos aux productions américaines. Ou plutôt les studios américains se détournent de la Croisette.
Peter Sellers est favori pour le prix d’interprétation (qui ira à Michel Piccoli). Il repart bredouille, et décèdera quelques mois plus tard.
Marcello Mastroianni accompagne son compère Federico Fellini, pour La Cité des Femmes, hors compétition. Le film n’est pas vraiment complimenté. Et un journal fait sa une sur la "mort" artistique du maestro. Le scandale éclate.
Godard, 2 ans après Chabrol, est enfin sélectionné officiellement. Comme Pialat, il semble un peu décalé par cette foule et ces flashs. Pialat qui parle de ses films ("le dénominateur commun .., c’est l’abandon) et qui vient sans Depardieu (en froid avec Maurice). Depardieu qui ne vient pas non plus pour le Resnais (avec Nicole Garcia).
Resnais qui tente de faire oublier l’échec de Stavisky avec ce film très iconoclaste.
Mais la vraie vedette c’est Isabelle Huppert, trois fois sélectionnée: Godard, Pialat (Loulou), et Màrta Mészàros (Les héritières). Une année un peu fraîche. Qu'on réchauffe au Majestic bar ou au Petit Carlton.
Les 33 marches
Quelques jours avant le début du 33ème Festival, le 29 avril, Sir Alfred Hitchcock décède. Il avait ouvert le Festival de 1946, et de nombreuses fois sélectionné. Ami de Grace Kelly, dont le destin a changé à Cannes, Alfred est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands réalisateurs du siècle.
En urgence, le Festival a décidé de lui rendre hommage avec un mini film, monté jour et nuit, à partir d’extraits de pellicules directement coupés dans les copies.
L’herbe rouge
Stalker de Tarkovski, un des piliers des sélections cannoises, est présenté en film-surprise. Surprenant. En fait les Soviétiques ne voulaient pas le présenter à Cannes.
Les bobines sont donc arrivées avec comme titre "J’irai cracher sur vos tombes", célèbre roman controversé de Boris Vian.
Personne ne savait quel film allait être projeté. Aussi dès les premières images, la délégation d’URSS (reconnaissant le film) est sortie de la salle. Première étape: la cabine de projection (fermée à clé). Donc seconde étape, le bureau de Gilles Jacob. Qui ne voulait que gagner du temps. On fait croire aux russes que c’est du ressort du Président du festival. Qui les invite à boire, et à parler....Le film a donc été projeté dans son intégralité, puisque aucun compromis n’était possible, à l'insu du régime de Moscou.
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