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Production: Sixteen ffilms, Road Movie, BBC
Réalisation: Ken Loach
Scénario: Paul Laverty
Montage: Jonathan Morris
Photo: Barry Ackroyd
Musique: George Fenton
Durée: 106 mn |
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Martin Compston : Liam
William Ruane : Pinball
Annmarie Fulton : Chantelle
Michelle Coulter : Jean
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Sweet Sixteen
Royaume Uni / 2002 / Sortie en salle n.c.
Sélection officielle / Présenté en compétion le 21 mai 2002 |  |
Liam a bientôt 16 ans. Sa mère sort de prison la veille de son anniversaire. D'ici là, il cherche par tous les moyens à lui faire plaisir pourqu'elle quitte son abruti compagnon du moment, Stan, un dealer médiocre.
Liam et son ami Pinball décident donc de voler la dope de Stan pour leur propre bénéfice.
Doué pour ce business, il se fait repérer par un caïd de la drogue, qui lui permet d'accéder à tous ses rêves, malgré les conseils avisés de sa soeur Chantelle. Le boss lui achèrte même une pizeeria pour couvrir et faciliter ses activités.
Mais Liam perd pieds dans cette tourmente, et se voit confronter à des problèmes trop grands pour lui.
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Bientôt septuagénaire, le vétéran Ken Loach en est à sa douzième venue sur la Croisette, en 30 ans. Il n'a jamais dépassé le Prix du jury. Son cinéma profondément anti-Thatchérien se penche sur les milieux ouvriers et les exclus du système libéral. Il fait ainsi l'équilibre entre un certain sentimentalisme et une forte proportion de syndicalisme et d'engagement politique, que ce soit en Grande Bretagne ou dans des régions latino-américaines.
Sweet Sixteen a été tourné en Ecosse, près de Glasgow, région riche en décors naturels variés et pauvre économiquement. Selon le scénariste Paul Laverty, l'idée est née de l'écriture de My name is Joe (qui a valu à Peter McMullan un prix d'interprétation à Cannes), où une petite voix revenait sans cesse et a donné le personnage de Liam. Celui-ci est incarné par Martin Compston, dont c'est le premier rôle à 17 ans. Footballeur du Morton Foolball Club (deuxième division écossaise), cela explique son physique musclé, sec, sa rage intérieure d'en découdre. Le film était tourné dans la chronologie du scénario, mais le script n'était offert que par bribes auxc comédiens. Tout le casting a été recruté chez des non-professionnels. La mère toxico est une assistante spécialisée dans l'aide aux drogués. Si William Ruane (le meilleur copain) et Annmarue Fulton (la soeur) viennent de cours d'art dramatique, ils n'avaient quasiment aucune expérience. Seul Stan, le beau père est plutôt connu. D'ailleurs il est de l'aventure scorsesienne de Gangs of NY.
En Ecosse, 40 000 enfants sont renvoyés de l'école, la proportion de parents mineurs ets la plus élevée d'Europe et 100 000 gosses connaissent la violence dans leur foyer.
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| PIZZA-COKE
"- La prochaine fois tu marcheras comme Charlie Chaplin. Je te casserai les jambes!
Sweet Sixteen pourrait être considéré comme une suite à My name is Joe. La drogue, le dilemme moral, la volonté de faire plaisir à une femme qu'on aime se font écho entre les deux films. Cependant le traitement diffère par l'âge du personnage principal. Le nouveau Loach lorgne du côté des 400 coups.
Dans ce contexte britannique (comprendre socialement difficile, urbainement sordide et linguistiquement incompréhensible au point d'être sous traité en anglais), les protagonistes ont remplacé leur désespoir par une détermination immorale. De petites combines en système D, d'actes résolumment illicites en violence enragée, tous tentent d'améliorer leur ordinaire. Leurs ecchymoses ne sont pas seulement corporelles. Pour combler les bleus à l'âme, ils ne peuvent - faute d'éductaion etde culture - s'exprimer qu'à travers des signes extérieurs de richesse (superficielle).
Là où Joe se dénouait avec un optimisme relatif, Sixteen s'achève dans un brouillard plus sombre. Le gosse est perdu, paumé au milieu de nulle part, face à sa vie, loin de sa mère. Not so sweet. La spirale ascendante s'est muée en impasse. Avec un horizon si limité, sous un ciel perpétuellement grisâtre, Loach explore ses obsessions sociologiques où la solidarité le dispute aux choix individuels. Si le rythme baisse en milieu de parcours, le cinéaste s'appuie avec un beau sens de l'équilibre sur un scénario rempli d'événements. Il réussit ainsi cette initiation d'un gamin qui palie l'irresponsabilité des parents et l'échec des institutions. L'engrenage vers la destruction se déroule presque fatalement.
Avec un zeste d'insolence et une réalité illustrée simplement, le film s'ajoute à la galerie de portraits "loachiens" d'une Angleterre en jachère, prolétaire et exclue du progrès. Ici, Ken Loach navigue dans des zones connues, même s'il ne parvient pas à atteindre le lyrisme de ses films d'il y a 10 ans (Riff Raff, Raining Stones, Land & Freedom). Il se repose davantage sur ses comédiens et son histoire, forcément touchante. Parce que son regard sonne juste.
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