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The Life and Death of Peter Sellers (The Life and Death of Peter Sellers)
Sélection officielle - Compétition
USA
THE NAKED TRUTH
«- Pas assez beau. Pas assez magnétique.»
The Life and death of Peter Sellers a-t-il vocation à exister ? Film de prestige (comprendre un casting de luxe, un traitement dispendieux et un sujet sexy) pour la télévision, il n’ a que peu d’intérêt en salles. La réalisation n’a aucun style. Et seuls les rares moments où le scénario s’autorise un traitement spécial (quand Geoffrey Rush se déguise en un autre personnage) nous permettent de nous faire croire à un mobile pour ce crime.
Nous n’allons pas nous étendre sur cette biographie filmée (chronologiquement, linéairement et sagement). C’est censé nous montrer l’envers du décor. On ne remarque que les déguisements d’un comédien (Rush, extra) imitant un mystificateur (Sellers, génie). Le portrait n’a rien de sympathique : l’homme est cruel, lunatique, presque schizo. Rien de bien séduisant. Mais à force de vouloir frôler trop la vérité, si c’est la vérité, le film nous empêche de comprendre la vedette. Car rien n’est subtil. Tout est souligné, et plutôt grossièrement. Et finalement a-t-on envie de savoir tout cela ? Plus people qu’analytique, plus descriptif qu’observateur, le film ne fait que survoler les affres de la création d’un personnage (Clouseau ou Folamour), comme si on nous indiquait Best Of sur l’écran. Au final, Sellers est rendu pathétique. Gênant.
Qu’est-ce qu’on s’en fout qu’il se soit tapé la doublure de la Sophia à défaut se concrétiser avec Loren ? Les meilleurs moments et les pires ragots. Voilà le film. Si Rush n’était pas là, le désastre aurait été total. Porté par ses comédiens, qui donnent un salutaire tour de manivelle, le film ronronne (longuement) jusqu’au crépuscule de l’artiste.
Nous n’évitons aucun pathos. Et la multiplicité du bonhomme permet des rebondissements dans ses relations conflictuelles.
Ce téléfilm est un sacre de la simulation (le film étant lui-même un simulacre d’une œuvre cinématographique) sans aucune cohérence artistique, avec quelques anachronismes, et des clichés honteux. Très politiquement correct (un comble), l’allure de ce film ressemble à ces feuilletons surdramatisés. A l’instar des compilations de musiques de bar, on use des samples (un Kubrick, un Edwards, quelques morceaux de vie connus) pour former un film remasterisé au son du jour. Tout est répétitif, jusque dans les événements de la vie de Sellers, monstre égoïste. On préférera se souvenir du comédien. Ici, le film n’est même pas passable. Le cinéma est bien médiocre comparé au talent de Sellers, lui-même emprisonné dans son personnage polymorphe. La malédiction de la Panthère Rose continue..
vincy
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