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Le conseguenze dell'amore (Les conséquences de l'amour)
Sélection officielle - Compétition
Italie / sortie le 16.02.05
BUFFET FROID
«- Les timides remarquent tout mais ne savent pas se faire remarquer.»
Le film est élégant et séduisant. Du mouvement de caméra à la musique aux mélopées « philip glassiennes », nous voici sous le charme de cette œuvre aux allures modernes (accents electro pop, décors gris et froids) à l’atmosphère morbide. Rien de frivole dans cette ville lacustre d’une Suisse aussi sensuelle qu’un coffre sécurisé.
Derrière cette mise en scène stylisée (et maîtrisée), se cache le portrait d’un personnage de cinéma (car comment peut-il exister ?) qui fascine : joueur, expert comptable, héroïnomane, frère d’un maître surfeur, …Car une pincée d’absurde pas déplaisante, avec un scénario maniant bien la langue, nous détourne de la vérité (exercice bien ennuyeux si l’on en croit notre bonhomme). Il faut dire qu’elle n’est pas belle à observer. De gens superficiels en être tricheurs, de maffieux en faux amis, le monde est peuplé d’inutiles. Cette misanthropie, ponctuée par une citation de Céline, fait écho au cinéma de Blier, dans sa grande époque, quand il savait faire de beaux films inhumains et pourtant si humains.
Si la mort hante chacun des plans (jusqu’au dernier), l’ironie nous empêche de déprimer. Bien au contraire, ces Conséquences de l’amour nous réserve quelques légèretés primesautières. Cruel et délicieux. Avec mention pour l’acteur, admirablement flegmatique face à cette vie dénuée de sens. «Il s’appelle Ludovico, un nom peu approprié selon moi pour un dealer.»
Car si le maniérisme apparent du film masque en fait une violente critique de ce monde trop matériel, luxueux et classe, inquiétant et amer, l’Homme est sauvé in extremis. Grâce à une dernière pensée pour un ami. Ou quand notre client affirme qu’il «ne fait pas cesser d’avoir confiance dans les hommes.» La vie est comme dans une vitrine, les gens évoluent comme des bêtes empaillées dans un musée. Mais l’âme de chacun les sauve.
Dommage alors que le film s’étire dans les méandres trop précis d’une histoire sale de maffia. L’humour laisse la place à un léger ennui. Quelques plans somptueux nous font tenir. Puis le miracle a lieu. L’amour disparaît au profit d’un suicide inattendu. Un épilogue magnifique où en quelques images l’on comprend tout : du plan machiavélique aux intentions réelles. Un moment de grâce. A l’instar de l’électricien perché sur son pylône au fond des Alpes, on se sentirait presque heureux d’avoir eu un ami durant 100 minutes, appelé Titta.
vincy
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