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La glace et le ciel
Sélection officielle - Fermeture
France
L'ÂGE DE GLACE
"Maintenant que vous savez, qu'allez-vous faire ?"
La glace et l'eau est moins un documentaire au sens traditionnel du terme que le portrait souvent touchant d'un grand scientifique, le glaciologue français Claude Lorius, qui le premier mit en garde contre les risques liés au réchauffement climatique. Sur fond de films d'archives, il nous raconte (via la voix off de Michel Papineschi) les différentes explorations auxquelles il a participé à partir du milieu des années 50 ainsi que ses découvertes sur la composition des cristaux de glace au fil des millénaires.
Probablement dans le souci de s'adresser à tous les publics, le récit est souvent plus pédagogique que réellement scientifique et donne parfois l'impression de rester à la surface des choses. Pour ne rien arranger, le système de la voix-off presque continuelle rend à la longue le film fastidieux et inutilement bavard. Heureusement que Luc Jacquet dispose d'images d'une grande beauté et imagine de très belles associations entre ce qui se dit en off et ce que l'on voit à l'écran. Il prend notamment garde à éviter les redondances, proposant ainsi différents niveaux de lecture mêlés. L'épopée scientifique, elle, est tout simplement captivante, puisqu'elle a permis d'identifier des cycles réguliers dans la grande histoire climatique planétaire.
Pourtant, après nous avoir exposés les grandes lignes de ses découvertes, et alors qu'on s'attendait à entrer dans le vif du sujet, il se contente de conclure en quelques phrases sur la nécessité d'une prise de conscience à l'échelle mondiale sans réellement approfondir (d'une manière précise et chiffrée) la situation actuelle. Au lieu de quoi, le scientifique nous sort un discours un peu convenu sur l'être humain qui "n'est jamais si sublimement lui-même que dans l'adversité". On aimerait le croire, si ce n'est que cet espoir ne semble s'appuyer sur rien de concret. Où qu'on regarde, c'est au contraire comme si tout le monde préférait vivre à crédit en ne misant que sur le court terme. Mais, comme le souligne le film, si l'on modifie le climat jusqu'à un point de non retour, c'est l'homme qui en supportera les conséquences. La terre, les végétaux et les espèces humaines, eux, seront encore là dans des milliers d'année. Pas sûr qu'on puisse en dire autant de l'Humanité.
MpM
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