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Villegas
Sélection officielle - Séances spéciales
/ sortie le 07.11.2012
PAMPA DE MON ENFANCE
Ils sont cousins. Deux beaux gosses avec chacun leur style. L ‘un est rasé de près, sage, cadre en polo Lacoste, avec une nouvelle Volkswagen et une copine en déplacement. Il est la raison. L’autre se réveille tard, la pilosité foisonnante, en calebute ou mal fringué, musicien, dragueur… Il est la passion. Deux faces d’une même jeunesse. Ils se sont éloignés en grandissant, après une enfance pleine de souvenirs. Villegas, le film comme la ville dont ils sont originaires, ne sera qu’une quête pour les réconcilier. Le premier, gendre idéal, réservé, en étant moins formaté, en retrouvant ses sensations enfantines, ses pulsions masculines ; le second, indocile, sociable et rebelle, en cherchant un sens à sa vie, en réfléchissant à son propre équilibre, en retrouvant ses racines.
Ce retour au « village », retour aux sources donc, est filmé par petites touches plus ou moins égales. Le film manque d’enjeu dramatique. Davantage portrait impressionniste que récit illustratif, Villegas souffre de quelques faux plats. Le réalisateur Gonzalo Tobal se perd un peu dans sa pampa. La symétrie imparfaite des deux hommes semble trop systémique pour créer un chaos, une étincelle, des rebonds.
Sans doute parce que le film prend parti pour le moins responsable. En creux, c’est celui qui n’en à rien à foutre, celui qui ne sert à rien qui devient le plus utile dans une société de plus en plus rigide. Il sert à décompresser. A l’instar du grand père défunt, qui faisait rire, Villegas démontre que ces gens « désastreux », hors système, sont indispensables pour que les autres affrontent les péripéties de la vie et les tragédies familiales.
Si le film a du mal à onduler, c’est davantage par l’envie d’être trop réaliste, trop fidèle à l’ennui de la campagne. Cette chronique est pourtant portée par un duo d’acteurs ayant parfaitement assimilés leurs personnages. Le spectateur ressent leur gène, leur s angoisses, leurs crispations.
Flirtant avec un documentaire rural, doté de quelques beaux plans, ce petit drame ordinaire frustre malgré sa sensibilité. On s’interroge durant tout le long de ce voyage où tout cela nous mène, hormis ce trou perdu où la vie stagne jusqu’à la mort.
vincy
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