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I wish I knew (Hai shang chuan qi)
Certain Regard
18 FOIS SHANGHAI
"Ils avaient été amis, mais maintenant c'était la guerre."
Dans la même veine que 24 city, I wish I knew est une évocation poético-réaliste mêlant témoignages face caméra, images urbaines et séquences fictionnelles non dialoguées. Le sujet, cette fois, est la ville de Shanghai du début des années 30 à nos jours, d'un point de vue historique comme social.
Toute la partie déambulation dans la ville (notamment sur les pas de l'actrice Zhao Tao) est ainsi censée servir de fil directeur entre les séquences, et l'on apprécie d'ailleurs cette flânerie touristique qui donne un bel aperçu des contrastes à l'intérieur même de la mégalopole. Toutefois, cela n'empêche pas un criant manque de cohésion entre les 18 témoignages qui passent d'un sujet à un autre sans logique apparente.
En plus, ceux-ci sont inégaux. Une femme qui raconte l'exécution de son père, membre du parti communiste chinois clandestin, un homme se remémorant comment il a fait fortune en transportant à travers tout le pays des valises de billets, le cinéaste Hou Hsiao-Hsien au sujet de son film Les fleurs de Shanghai, etc. Jia Zhang-ke semble avoir eu du mal à les cadrer, laissant certains s'égarer dans des détails inutiles ou encore des digressions oiseuses.
On reste donc perplexe devant ce pensum presque scolaire, si éloigné de la rigueur scénaristique et esthétique des oeuvres de fiction qui ont fait sa réputation, comme The world ou Still life. On regrette cet ancien Jia Zgang-ke qui savait transcender la fiction en portrait poignant de la Chine actuelle, quand aujourd'hui il est incapable de se nourrir des témoignages qu'il recueille pour ne serait-ce que retenir l'attention de son spectateur.
MpM
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