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Le nom des gens
Semaine critique - Séances spéciales
France
VITALITE HYBRIDE
« - Quand on commence à se méfier des canards, c’est très mauvais signe. »
Michel Leclerc et sa compagne Baya Kasmi ont signé l’un des scénarios français les plus vivifiants de ces derniers mois. Pas seulement parce que le nombre de répliques qui pourraient devenir cultes sont inombrables. De par son sujet, le sens des racines (le nom des gens c’est surtout la significiation de la généalogie), il aborde le fameux thème de l’identité nationale. L’écriture allège de bout en bout les drames traversés par un Jacques Gamblin sidérant et excellent et densifie la folie de Sara Forestier, qui trouve ici son meilleur rôle depuis L’Esquive.
Si la narration est ludique, Le nom des gens est surtout une expiation du traumatisme du 21 avril 2002 (la défaite de la gauche au premier tour de l’élection présidentielle) et le constat d’une autre forme de pathologie : le sarkozysme. La catharsis s’offre au passage Lionel jospin en guest-star (pleine d’auto-dérision) et un final plein de souffrance et d’espoir un certain 7 mai 2007.
Entre temps, nous aurons connus Arthur Martin et Bahia Benmahmoud, qui n’avait rien pour se rencontrer, mais peut-être tout pour tomber amoureux. Des destins métissés, « batards », où le partage, le don, le plaisir résistent aux valeurs individualistes at à la Loi du plus fort. Sans doute optimiste à l’excès, même si ce n'est pas invraisemblable, cet homme coincé et rigoureux et cette folle déshinibée et brouillonne, forment un couple insolite et irrésistible. Bien sûr, dans la veine de comédies comme Le premier jour du reste de ta vie, le film pêche sans doute par quelques facilités narratives, préférant souvent l’effet induit à l’intensité et la psychologie. Ceci dit, Michel Leclerc sait distiller l’émotion, notamment avec le poids des secrets de chacun. Du coup, Le nom des gens séduit et nous emballe, avec un point de vue partisan mais avant tout humain.
vincy
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