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Kaboom
Sélection officielle - Séances spéciales
USA
NEW (SEX) ORDER
"Je ne crois pas aux catégories sexuelles définies."
Imaginez un campus peuplé d'étudiants américains tous plus sublimes les uns que les autres, et pas vraiment farouches. Mêlez-y des sorcières et un messie. Ajoutez une tonne d'autodérision, d'énergie et d'idées foutraques. Mélangez... et vous serez encore loin du gigantesque n'importe quoi hilarant et frénétique qu'est Kaboom.
Mais attention : un n'importe quoi assumé et maîtrisé qui tient la durée jusqu'au gag final (aussi brutal que surprenant et du coup génial). On a l'impression que le scénario dynamite les codes de tout un pan de culture américaine en parodiant, les films de "facs", les séries pour teenagers (obsédés par le sexe), les théories du complot (et si des hommes portant des masques d'animaux voulaient nous asservir ?) et les classiques du fantastique (pouvoirs paranormaux, rêves prémonitoires).
Le tout mâtiné d'une touche de prédiction pseudo religieuse avec référence à l'Elu et au Destin, et sans oublier un regard appuyé vers le porno (pour le trash), le gore (mais très soft) et l'absurde (quoique : l'observation de la société comme des jeunes est plutôt fine). On est là dans un univers foutraque, aussi déjanté, que décapant, explosif et sexy en diable, bref bandant.
Le film lui-même est frais, sans temps morts, furieusement bien écrit et perpétuellement dans le second degré. Quelque part entre le mauvais goût assumé, romantique et coloré d'un John Waters et le regard acide, violent et pessimiste de Brett Easton Ellis. Araki ose tout et il aurait eu tort de s'en priver, car à ce stade, plus c'est énorme, et plus c'est drôle...
MpM
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