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Mansion by the Lake (Le domaine)
Sélection officielle - Hors compétition
Sri Lanka
Ils rentrent à la Maison
«- J’ai été dehors pour écouter les oiseaux chanter.»
L’adaptation d’une pièce de Tchekhov en film srilankais peut surprendre. Il démontre avant tout que les problèmes de la Russie prérévolutionnaire sont assez similaires à ceux vécus par cette île proche de l’Inde. En cela, ce film justifie la qualité de chef d’œuvre universel qui colle à la pièce La Cerisaie.
Le film, en lui-même, est excessivement bavard. La lenteur d’enchaînement des actions défie notre patience. Et l’esthétique est trop désuète, trop télévisuelle (lumière écrasante), pour nous séduire. Les décors et les costumes montrent pourtant que le film a bénéficié d’importants moyens et d’un soin tout particulier. D’ailleurs que reprocher à un travail aussi appliqué ?
C’est bien Bollywood qui rencontre le théâtre russe. La jeune comédienne qui incarne la fille a d’ailleurs tous les tics (défauts) du cinéma indien. En revanche, les deux autres actrices sont parfaites dans leur rôle et crédibilisent fortement l’enjeu dramatique. Car le film souffre de sa surcharge de dialogues (parfois très naïfs), d’une absence totale de rapports tactiles, et nous laissent à distance comme eux se mettent à l’écart. Cela donne une sorte de grand livre illustré, et bien récité.
Ce cinéma appuyé, où tout nous est expliqué, rayonne par quelques séquences comiques (la vieille tante notamment). En dehors d’une certaine curiosité, un spectateur occidental y verra une fable dramatique où les idéaux meurent, le passé s’envole et le fric domine par son seul cynisme. Derrière cette nostalgie, Peries fait un dernier « au revoir » pour laisser la place à un autre cinéma. Lui a souhaité faire un film avec des cadres perfectionnistes, des mouvements minimalistes et des personnages prudes et sages.
(Vincy)
Vincy
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