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What just happened ?
Sélection officielle - Fermeture
USA / projeté le 25.05.2008
HOLLYWOOD ENDING
"- S’il refuse de se raser, on annule le film et on lui fait un procès."
Quelle déception ! On attendait un film drôle et cruel décortiquant l’usine à rêves formatés et rentables qu’est Hollywood (dans le genre The Player, Bowfinger ou S1M0NE), et l’on se retrouve avec les aventures tragicomiques d’un producteur-bouffon dénué de personnalité et de courage. Si au moins celui-ci nous servait de poisson-pilote pour découvrir de l’intérieur les rouages complexes et singuliers des studios, mais même pas, le film se focalisant uniquement sur deux cas de figure relativement caricaturaux. D’un côté le fameux combat pour le "final cut", de l’autre la nécessité d’avoir une star identifiable par le public pour monter un film. La peinture est peu amène, dénonçant en vrac le mercantilisme, la pression qui pèse sur les professionnels, les caprices des stars, l’obsession de la "recette" idéale, et faisant des dirigeants de studios des êtres frileux et immobilistes, suspendus à des détails improbables et complètement névrosés, quoique molle et convenue.
Plus potache que réellement mordant, le constat fait d'ailleurs long feu tant Barry Levinson étire les situations et répète inlassablement les mêmes gags. Il se disperse aussi en parasitant l’intrigue avec de trop nombreuses séquences sur la vie privée du personnage principal, entrainant par moments le film dans la comédie de mœurs traditionnelle. C’est vrai, l’idée d’une thérapie qui permet aux couples d’être plus heureux séparément qu’ensemble s’avère plutôt cocasse, mais c’est bien le seul élément qui ne soit pas rebattu et stéréotypé ! Jusque la mise en scène qui souligne maladroitement le foisonnement grotesque de l’existence de son personnage (perpétuellement en action, pendu au téléphone, faisant trop de choses à la fois pour en réussir une correctement), au travers d’effets visuels peu heureux, comme les accélérés sur les plans de circulation…
Reste la séquence cannoise, à la fois nostalgique et référencée, qui donne un peu d’air au film et joue avec un certain succès de son effet miroir. On reconnaît bien l’idée que le Festival est un lieu incomparable de lancement pour un film mais aussi un vrai espace de liberté d’expression. Le discours prononcé par le réalisateur Jeremy Brunnell, bien qu’éminemment basique, s’avère ainsi finalement plus efficace que le film lui-même pour dénoncer les dérives de l’industrie cinématographique actuelle. A ce compte-là, et pour que la mise en abîme soit parfaite, on attend des déclarations vitriolées de la part de l'équipe du film lors de sa véritable présentation à Cannes...
MpM
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