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Choix du public :
Nombre de votes : 87
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Lumière silencieuse (Stelle Licht)
Sélection officielle - Compétition
Mexique
UNE LUMIERE DANS L'ENNUI
"Je donnerais tout pour revenir en arrière et que tout soit comme avant."
Un lever de soleil, presque en temps réel. Une famille qui prend son petit déjeuner après la prière. La traite des vaches par une machine électrique. Carlos Reygadas filme des rituels quotidiens, des gestes familiers, des moments banals, en étirant chaque instant jusqu’à l’infini et en donnant au moindre son, au moindre regard, une place et une durée démesurées. Il filme pour cela ses personnages en longs plans fixes qui finissent toujours par se rapprocher avec une lenteur qui donne le vertige. Bien sûr, cette atmosphère pourrait être envoûtante ou angoissante, mais elle est juste terriblement ennuyeuse. Car tout, dans Lumière silencieuse, semble paralysé et paralysant : les êtres, les cœurs, les corps. Seul moment de grâce dans ces existences à la limite de l’absurde, Jacques Brel chantant les bonbons en noir et blanc sur le petit écran d’une télévision.
Tant d’aridité et de contemplation trouvent rarement leur public quand elles ne se doublent pas d’un minimum d’aide pour trouver les clefs. Or, là, Carlos Reygadas refuse toute facilité aux spectateurs et les laissent en plan devant les circonvolutions molles de ses personnages. Aussi, lorsque enfin un semblant d’action se profile sous la forme d’une solution mystico-symbolique au cas de conscience du personnage principal, il y a longtemps que l’on s’est désintéressé de son cas (pour ceux qui n’ont pas fuit la salle). Le réalisateur cherchait très certainement à faire passer un message passionnant et universel. Il n’utilise juste pas le bon vocabulaire pour se faire comprendre du plus grand nombre. Restons humbles, nous en faisons partie.
MpM
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