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Zidane, un portrait du XXIe siècle
Sélection officielle - Hors compétition
France / sortie le 24.05.06
UN SAMEDI SOIR SUR LA TERRE
''Qui aurait pu imaginer que dans le futur on se souvienne de ce jour extraordinaire !''
Madrid. Samedi 23 avril 2005. Une rencontre. 1H30 de concentration.
« Quand on entre sur le terrain, on entend la foule, on sent sa présence. Il y a du bruit et son. (…) Quand on est plongé dans le match, on n’entend pas vraiment la foule. » Il dit pouvoir entendre quelqu’un qui bouge de son siège dans les gradins ou encore le tic tac de sa montre… Mythe ? Réalité ? Peu importe aujourd’hui. Voici longtemps qu’il est devenu idole. Portrait de l’intérieur.
Bienvenue dans le psyche de la plus honorée de stars française, le plus connue à l’international. La plus aimée, la plus populaire, celui dont tout le monde s’est approprié les exploits, le look (à quand Bartez, portrait du 21è siècle ?). Celui qui fait partie de la famille depuis la coupe du monde 1998, l’enfant du pays dans la cité phocéenne : Zizou comme jamais, en temps réel sur la pelouse. Focus sur ses yeux, ses jambes, ses déplacements, sa concentration, sa réactivité. Abstraction de l’environnement. Et quel environnement ! De ces milliers de supporters en liesses à ses compagnons de jeu, en passant par l’arbitre, son carton rouge, le staff et toute l’équipe adverses. Même le ballon ne retentira qu’en dernière période. « Un coup d’envoi. Un coup de sifflet final ». Une aventure expérimentale étonnamment empirique. Un vrai moment d’intimité avec le joueur vedette n°5 qui, reconnaissons, aura entièrement ici fait don de lui-même se laissant filmer en gros plans, très gros plans, de ses traits crispés lorsque le match tourne mal à sa respiration accéléré, en passant par le crissement de la pelouse sous ses crampons, ces confidences qui remontent à l’enfance, à sa relation aux médias, à sa sensibilité. Le tout en invites au spectateur, en silence, de lui à nous. Au fil des secondes, des coups de théâtres, des chutes, remontées, coup d’adrénaline, pic de sprints, arrêts et reprises de jeux… Le foot comme on ne l’aura jamais vu, loin de nos éternelles émissions Tv sponsorisées du dimanche matin…Surprises et revers en perspectives...
Balayages, focus, extractions visuelles et sonores, confidences annotées, séquences expérimentales, notamment avec ces intéressants plans pixélisés exempt de son, histoire de vivre l’aventure entièrement dans la peau de Zidane… Le film présentera de subtiles variations qui, avouons le, ferons de Zidane une toile grand public. Un exploit, même avec tel objet. Reste que la fresque nous sera bien longue. Zizou en gros plan, les yeux de Zizou, les traits crispés de Zizou, les crampons de Zizou, Zizou près du but, Zizou aux aguets, Zizou essoufflé, Zizou inquiet, Zizou tendu, Zizou sanctionné d’un carton rouge… Le temps réel commencera à desservir le film à mi parcours. Ce malgré cette belle séquence qui viendra nous exposer l’actualité mondiale, au hasard des pays, faits et envergures d’évènements de ce samedi 23 avril 2005. Un « pendant ce temps là » qui viendra quelque peu nous aérer : la séance de zapping qui vient tuer le temps. Bémol : on aurait préféré qu’elle vienne assurément marquer la mi-temps, cacophonie des supporters oblige. N’oublions pas : de notre côté, nous ne sommes que tranquillement installé dans une salle obscure, loin des olas, chansons, musiques, liesses criées… Loin de l’exaltation du stade, de son architecture, de ses gradins, de l’engouement des supporters ou simplement celle d’un commentateur sportif. Laquelle aura eu raison d’un Zinédine Zidane tombé amoureux, enfant, - outre le sport en lui-même - de cette voix, de ce rythme, de ces émotions commentées, de cette passion communicative qui émanait du petit écran. Zidane s’en imprégnait, « le plus près possible, le plus longtemps possible du son et de l’image. Un film qui nous offre une vraie réflexion sur l’expérience télévisuelle/filmée ; transmise et diffusée au sens large du terme. Une épopée ordinaire un samedi d’avril 2005… Toute sa singularité immortalisé. 1h30 dans le peau de Zinédine Zidane. Reconnaissons que ce n’est pas rien !
Sabrina
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