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Zim and Co (Zim and Co)

Certain Regard
France / sortie le 17.08.05


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"Si tu trouves pas un vrai boulot, t'auras pas droit au chômage !"

Faux et usage de faux. Pierre Jolivet décroche. Après Filles uniques, comédie féminine avec Sylvie Testud et Sandrine Kiberain, le réalisateur s'attaque au monde l'adolescence. Déjà tout un programme en soi ! Banlieue, petite délinquance et chômage en toile de fond : gare aux clichés faciles. Jolivet tombe droit dedans, se contentant d'amalgamer les poncifs du genre. A l’arrivée, une histoire dénuée d'intérêt. L'humour est pourtant omniprésent, du comique de situation au jeu d'acteur. Ambiances légères. Zim and Co est, avant tout, un film de dialoguistes. Les répliques fusent, avec plus ou moins d'habileté : Jolivet et son fidèle compagnon d'écriture Simon Michaël se sont fait plaisir, quitte à aller au-delà du plausible ou encore maladroitement composer sur des thèmes dits inhérents au problème des banlieues. Démission parentale, racisme : les co-scénaristes ne maîtrisent pas leur sujet, le distordant à tort et à travers au sein de vignettes déjà peu réalistes. Un humour coûte que coûte très simpliste et surtout peu efficace, strictement voué à ponctuer le récit, faute de véritables rebonds. Dialogues et musiques tous courants sont aux premières loges. Zim and Co est étroitement clipesque et abuse de verlan, tournures et réactions saugrenues pour faire tant que possible mousser son insignifiante histoire. "Trop bonne te reme !" ; "Tu plaisantes plus maintenant. Un petit verre, un petit pète, et t'es Mesrine !". Et ainsi de suite… Au départ drôle, le procédé nous lasse vite, d'autant que, sauf Zim, les protagonistes secondaires ne nous sont que très superficiellement exposés. Fadeur en perspectives.

Difficile en conséquence d'adhérer à cette histoire, y compris aux mésaventures de Zim, personnages dépendant de ses complices trop écartés du scénario. Un jeu d'interaction amoindri par une certaine et factice loi des séries. Les galères s'enchaînent, du véhicule - ce passeport pour l'emploi - découvert hors d'usage au futur employeur de Zim incarcéré deux jours avant sa prise de fonction. Les coups de folie aussi, Zim tentant de se lancer dans maintes activités hors de sa portée. Certes, ce club des quatre se fait écho d’un âge où on se cherche. Mais était-il franchement nécessaire d'aller jusque là ? Jolivet et Michael font de ce jeune rêveur un définitif ridicule. Une dramaturgie qui dessert concrètement le film, ses thématiques ne faisant que tourner sur elles-mêmes. Zim and Co abuse de petites magouilles et jeux d’ados pour élonger son récit. Etroitement linéaire, à l’instar de sa mise en scène. Cette fois-ci, point de Lindon ou de Berléand (Ma petite entreprise, Le frère du guerrier) pour assaisonner le récit. Une sitcom d’1h30 pour une vision on ne peut plus déformée de l’âge tendre.

Sabrina



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