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The President's Last Bang (The President s Last Bang)
Quinzaine des réalisateurs - Compétition
Corée du Sud / projeté le 13.05.05 / sortie le 05.10.05
DRS ES STRANGE LOVE
" Vous savez ce qu'il a dit ?! 'Même si je dois manger des asticots, je choisirai d'avoir des armes nucléaires !' "
Bang Bang. Le compte à rebours est lancé. Inspirée de l'authentique histoire politique de la Corée du Sud, The President's Last Bang a fait l'effet d'une bombe lors de sa sortie coréenne. Un mois durant, le réalisateur Im Sang-Soo fut placé sous protection rapprochée. Un tremblement de terre. Un film étonnamment drôle aussi, fort d'un sens de la dérision particulièrement piquant et toujours inattendu. La seconde moitié du film est un vrai délice. Un film magnifiquement réalisé, simplement beau - c'est déjà énorme - avec une mise en scène entièrement dévouée au plaisir du spectateur, proche de Kar Wai et Tarantino à la fois. C'est dire toute la créativité haute en élégance du cinéaste Im Sang-Soo. Lyrisme, sensations vertigineuses, cadence jubilatoire, jeu sur les recadrages, les travellings, tantôt voluptueux, tantôt pressé, toujours stimulants, couleurs, abîme et suspens : tout est là, pour nous offrir un thriller politique, à contempler et à croquer. L'illustration musicale nous envoûte, le balai d'acteurs nous captive. Du manifeste politique au gore façon Kill Bill, The President's Last Bang est un gala d'émotions concrètement soutenues par de subtiles variations psychologiques.
Usant de tensions et comique de situations finement ancrées dans le récit, le discours n'est jamais surfait. Riche en nuances, The President's Last Bang va jusqu'à instaurer un réel sentiment de connivence envers ses antagonistes. L'aliéné dictateur, ses collaborateurs gauches et conditionnés. Narcissisme, violence montante, esprits faibles et fermés : cap sur un ingénieux crescendo, entrecoupé de réactions en chaîne. Fierté parasite, faiblesses avouées, crédulité : Im Sang-Soo nous offre d'adorables anti-héros, produisant par la même de brillantes mises en relief. A leur apogée : toute l'évidente monstruosité du Président Park et de ses sympathisants, leur vanité et esprit primitifs. Im Sang-Soo joue d'accélérations, suspensions et effets de surprise pour coaliser son discours. Notre de gang de héros n'est pas moins captivant. De quoi perpétuellement apostropher le spectateur, le placer en conditions d'effervescence, de l'engouement sous tension au rire, en passant par une étonnante stimulation visuelle et auditive. Plaisirs de cinéphiles et grand public garantis. Exquis !
Sabrina
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