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Bashing (Bashing)
Sélection officielle - Compétition
Japon
TERRES AMERES
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Ode à la femme dans un monde qui n'accorde aucune place aux sentiments. Inspiré de faits réels, ceux des otages japonais retenus en Irak, Bashing est une dénonciation poétique de la société nippone. Le titre francophone sera plus évocateur. Harcèlement : place aux hyperboles. Masahiro Kobayashi tape fort, nous offrant une fresque psychologique particulièrement affinée. Hommage au jeu de Fusako Urabe, parfaite dans la peau de cette jeune femme en implosion irrémédiablement scindée, naturellement déracinée. Respirons !
En avant toutes vers l'avenir et cette inévitable reconquête identitaire. Le portrait d'une société régi par ce sacro-saint code d'honneur où, toutes générations confondues, le suicide devient affaire culturelle : l'unique exutoire en réponse à une hyper rigidité qui dépasse l'entendement. Tant d'un point de vue affectif que social, Kobayashi mène chacun de ses protagonistes droit au mur. Crash. Un procédé facile, renchérit par un réalisme esthétique glacial. On aimera ou deviendra vite excédé. Esthétiquement, le réalisateur peine à se démarquer. Idéologiquement, il se garde bien de politiser son discours. Après bonnes cadences en ouverture ne succèderont que de baisses de régime étroitement griffées ciné nippon. On recherchera cet intimiste qui aurait si joliment pu sublimer l'histoire.
Manque d’implication ? Assurément. Bashing s’attaque au réel sans concrètement discourir. De purs faits, leurs conséquences ; pas davantage. Quelques pistes arriveront au final... Mais in langage fade, calqué sur les dits codes sociaux à dénoncer. Peu de matière en perspective.
Du mépris à l’auto aveuglement en passant par la violence psychologique, l’individualisme, la mauvaise foi, la solitude et l’asphyxie, le cinéaste reprend à son compte tous les archétypes de la société nippone pour mieux faire tanguer sa toile : une articulation factice assortie d’une évolution bien trop assurément disparate. On frôlera de peu la démagogie. De la construction narrative au psyché des personnages : même formule, même voie à sens unique... Celle de la fuite. Fuite intérieure, subtile au départ, puis caricaturée et abondamment lestée, culte du non-dit oblige. Bashing flirte avec ce thème tendance haut en variations psychologiques : la négation de soi. Entre introversion et lentes expirations, l'aventure peinera à se frayer un chemin. Une fresque pour l'épanouissement de l'être. Furtifs épanouissements. Certes, n'oublions pas que nous sommes au Japon...
Sabrina
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