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Production : Filmfour, South Fork pictures, Tu vas voir productions
Réalisation : Walter Salles
Scénario : José Rivera, d'après les livres de Ernesto Che Guevara et Alberto Granado
Montage : Daniel Rezende
Photo : Eric Gautier
Décors : Carlos Conti
Distribution : Diaphana
Son : Jean-Claude Brisson
Musique : Gustavo Santaolalla
Durée : 126 mn

 

Mercedes Moran : Celia de la Serna
Gael Garcia Bernal : Ernesto Guevara de la Serna
Rodrigo de la Serna : Alberto Granado
Mia Maestro : Chichina
Jorge Chiarella : Dr. Bresciani
Gustavo Bueno : Dr. Hugo Pesce
Jean Pierre Noher : Ernesto Guevara Lynch

 

festival-cannes.com
Gael Garcia Bernal

 

Diarios de Motocicleta - Carnets de voyages (Carnets de voyage - The Motorcycle Diaries)

Sélection officielle - Compétition
/ sortie le 08.09.04

Le film de Walter Salles était prêt pour le Festival de Berlin, où il remporta l'Ours d'Or en 1998 pour Central do Brasil. Cannes le préempta purement et simplement, s'arrogeant ainsi une grande signature du cinéma mondial. Il faut avouer que le sujet est chaud. Dans une Sélection qui rend hommage aux idéalistes, Carnets de voyage a toute sa place. Produit par Robert Redford, avec la star du dernier Almodovar et deux actrices de La Nina Santa, et surtout un personnage historique culte, l'événement était assuré.




Aujourd'hui le Che est mort depuis longtemps (assassiné à l'aide de la CIA en 1967, soit 15 ans après ces événements), et son compagnon, Alberto Granado vit à Cuba avec femmes et enfants. Ce sont leurs livres de souvenirs qui ont servi de matériau de base à ce scénario. Salles, et Gianni Mina, responsable de l'édition du journal du Che, rencontrent, pour leurs recherches, la veuve de Guevara (Aleida March), leurs enfants et Granado. Le réalisateur confie l'adaptation du livre à un dramaturge portoricain, José Rivera. "José a toujours soigneusement dissocié le jeune Guevara de son image mythique future", confiat Salles. Vu que cette image est devenue un des posters les plus vendus dans le monde, et une star vedette d'un spot de pub, il fallait peut-être mieux.
Cette vie d'avant le Che fut tournée dans plus de trente décors naturels à travers tout le continent. Un tournage pénible et fatiguant, notamment à cause des écarts de température. Le film propulse Gael Garcia Bernal sur le devant de la scène, après Amores perros, La mauvaise éducation et des immenses hits mexicains. Le Che risque de redevenir tendance. Un peu de pulsions révolutionnaires ne ferait pas de mal...

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INTERVIEW
Jean-Pierre Noher est un des plus grands comédiens du cinéma argentin. Né en France, vivant à Buenos Aires, tournant aussi au Brésil (et peut-être dans le prochain film de Juan Solanas, récent césar du court métrage et Palme d'or 2003 du court métrage), il vient de fêter il y a quelques jours ses 48 ans. Acclamé pour son interprétation de Borgès en 2000, il sera à l'affiche cet été aux USA dans Valentin, le film de Alejandro Agresti. A Cannes, il incarne le père de Che Guevara sous l'oeil de Walter Salles. Amicalement, et par e-mail, Jean-Pierre Noher a répondu à quelques questions juste avant le festival.

1) Après Borges, il y a quelques années, tu incarnes le père du Che dans le nouveau film de Walter Salles. Comment es tu arrivé dans ce projet si convoité?
JPN : Justementent grâce à Borges, qui a fait le tour du monde; il a gagné dans quatre festival après Biarritz, et spécialement à Gramado qui est le festival le plus important au Bresil. J'ai donc  eu la possibilité de tourner plusieurs films au Bresil, Redentor de Claudio Torres, O veneno da madrugada de Ruy Guerra, etc ,...  Alors  simplement Walter Salles a fait le casting pour Diaries... et m'a donné le rôle du père du Che, c'est aussi Fernanda Montenegro, la star de Central do Brasil, sans aucun doute la plus grande actrice brésiliene, et qui a vu Borges qui a parlé de moi à Walter....

2) Que représente le Che selon toi aujourd'hui?
JPN : Qu'est-ce que je peux dire moi sur le Che et qui n'a déjà pas été dis?  Le symbôle de la liberté , de la lutte des droit de l'homme, de la rébellion, ... Moi je l'aime comme toute ma génération de camarades disparus dans l'Argentine. Pourtant il n'y a pas une rue avec son nom dans ce pays. C'est très bizarre, mais c'est comme ça. Le film raconte davantage l'histoire de Ernestito, la jeunesse, la genèse du Che, c'est à dire comment un jeune aventurier, presque médecin, part dans ce voyage initiatique à travers l'Amérique du sud.

3) Peux tu nous parler un petit peu de ton rôle dans ce film?
JPN : Je suis dans le film le père du Che,  c'est un énorme honneur,  et  c'est aussi très émouvant. J'avais lu son livre "Mon fils le che", il y a presque quinze ans. Au moment où se situe le film , le père aurait préféré q'il finisse ses etudes de médecine, la mère etant beaucoup plus permissive et courageuse. Le Che souffrait d'asthme, et de graves problèmes respiratoires. J'ajoute que ce fut un plaisir de travailler avec Gael (Garcia Bernal) : c'est un acteur très sensible et aussi très amusant....

4) L'Argentine est enfin en Compétition officielle à Cannes. Récemment berlin a remis un Ours d'argent au Fils d'Elias. Et depuis quelques années le cinéma argentin est sans aucun doute l'un des plus vivants du monde alors que le pays traverse une grave crise économique. A quoi cela tient-il?
JPN : C est absolument vrai ce que tu me dis. L'argentine  est un pays tres spécial. je pense qu'il n'y a qu'à Paris où tu peux trouver la quantité de spectacles et de culture qu'il y a à Buenos Aires. La crise, c'est une réalité, mais il y a plein de jeunes metteurs en scène qui tournent des films.  30 000 jeunes étudient le cinema dans les différentes universités :  c'est une folie, vraiment. Je  ne sais pas exactement les motifs de ce phénomène, mais c est comme ça, J'ai vu naturellement le film de Burman, que j'ai beaucoup aimé. J'ai aussi entendu les meilleurs éloges sur La niña santa de Lucrecia Martel qui sera aussi en Competition à Cannes. Elle est une cinéaste très particulière, et j'adore son premier film La cienaga. Tu vois, le pays est en crise mais la culture c'est à dire le théâtre , la peinture et surtout le cinema, c'est le contraire. Cela ne cache pas les graves problèmes d'éducation dans le reste du pays.

5) Existe-t-il un cinéma sud américain? Si oui, comment le définirais-tu?
JPN : Il y a un jeune cinema sud américain sans doute,  qui raconte d'une manière particulière sa réalité, comme La cité de Dieu, un grand film,  ou Caranduriu ...  Mais je n'aime pas les généralisations, j'aime mieux penser à la différence. Le cinéma est toujours un fait universel,  comme disait mon oncle grand père Max Ophüls, les producteurs représentent le capital, et les réalisateurs le peuple, et ça n'a pas changé. Les difficultés sont énormes ici, mais les idées  restent  notre capital.    

vincy



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