39-98 | 99 | 00 | 01 | 02 | 03 | 04 | 05 | 06 | 07 | 08 | 09 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 17 | 18 | 19



Production : El deseo
Réalisation : Pedro Almodovar
Scénario : Pedro Almodovar
Montage : José Salcedo
Photo : José Luis Alcaine
Distribution : Pathé
Musique : Alberto Iglesias
Directeur artistique : Antxon Gomez
Durée : 110 mn

 

Fele Martinez : Enrique Goded
Daniel Gimenez Cacho : le père Manolo
Javier Camara : Paquito
Lluis Homar : Mr. Berenger
Gael Garcia Bernal : Ignacio, Angel, Zahara, Juan

 

festival-cannes.com
Gael Garcia Bernal
Interview Pedro Almodovar
site officiel du film
Pedro Almodovar

 

La mauvaise éducation (Bad Education - La mala educacion)

Sélection officielle - Ouverture
Espagne / projeté le 12.05.04 / sortie le 12.05.04

Almodovar avait fait son entrée cannoise avec le somptueux Tout sur ma mère, en 1999. Ce film aurait mérité la Palme, il est reparti avec le Prix du meilleur réalisateur (avant de connaître un triomphe public et d'emporter un oscar). Vexé, le fier Pedro refusa d'envoyer Parle avec elle en Compétition officielle, et mis son film en salles trois semaines avant le festival.




Point de malentendu avec cette Mauvaise éducation, qui a déjà séduit un million d'espagnols en salles depuis sa sortie fin mars. Le film ouvre le 57ème festival de Cannes : une première pour un film espagnol. Hors compétition, il ne se soumet pas au stress du palmarès. Il sort, simultanément, dans toute la France. Les marches serviront de tremplin. Nul doute que la critique sera largement plus enthousiaste que l'an dernier avec un Fanfan la Tulipe honteux.

Cela fait longtemps qu'Almodovar a cette histoire dans la tête. Le scénario fut remanié durant une décennie. "Vu la quantité de combinaisons possibles, la trame de La Mauvaise éducation ne pouvait finir de s'écrire qu'une fois le film tourné, monté et mixé," avoue le cinéaste. il décrit le film comme intime. Mais plus qu'une autobiographie, c'est un mélange de souvenirs (Almodovar fut soliste, mais les scènes de pédophilie lui ont été simplement racontées). Il nous apprend qu'à "l'internat, Dieu ne s'est pas révélé à moi ; c'est tout le contraire qui s'est passé : ce que j'ai découvert, ce sont les faiblesses humaines."
Il définit ainsi ce fondu au noir : "Noires sont les soutanes des curés, noires les nuits dans le dortoir des élèves, noirs les destins des personnages et noir le genre auquel appartient l'histoire qui est racontée."
Evidemment un film noir, à la Almodovar, qui flirte du côté de Renoir.

Les racines du mâle, ici, sont à chercher du côté de La loi du désir (1987), qui, déjà, met en scène un transsexuel, un curé et un réalisateur. Evidemment, le cinéphile auteur y insère de nombreuses références ("révérences" comme il dit) à des films cultes de son crû (Assurances sur la mort, par exemple). Il fait appel à son directeur de la photographie Attache-moi et au couturier Gaultier (comme dans Kika) pour habiller Zahara. Bien évidemment, la musique d'Alberto Iglesias (cinquième collaboration) est essentielle, passant de Moon River (Breakfast at Tiffany's) aux chants liturgiques, sans oublier l'immense succès Quizas, Quizas, Quizas. Almodovar ne peut pas s'empêcher de glisser des chansons et des numéros de cabaret dans ses films.

Pour donner de la chair à tout cela, il a en enrôlé le comédien hispanophone le plus demandé du moment : Gael Garcia Bernal. Découvert à Cannes avec le culte Amours chiennes (d'Inarritu, le réalisateur de 21 grammes), il a joué dans les deux plus grands succès mexicains de ces dernières années (Y Tu mama tambien et Le crime du père Amaro). On le retrouvera plus tard dans un film en Compétition officielle, Los diaros de la motocicleta, du brésilien Walter Salles.
A ses côtés, nous revoyons Fele Martinez (Ouvre les yeux, Les amants du cercle polaire, Capitaines d'avril), Daniel Giménez Cacho (Carmin profond, Cronos), Javier Camara (l'infirmier dans Parle avec elle) et Lluis Homar (fondateur du Teatre Lliure).

vincy



(c) ECRAN NOIR 1996-2024