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Production : MK2 Productions, BiBi films, Abbas Kiarostami productions Réalisation : Abbas Kiarostami Scénario : Abbas Kiarostami Montage : Abbas Kiarostami Photo : Luca Bigazzi Distribution : MK2 diffusion Maquillage : Fabienne Robineau Directeur artistique : Ludovica Ferrario Durée : 106 mn
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Jean Calude Carrère : l homme de la place
Juliette Binoche : la galeriste française
William Shimell : l écrivain anglais
Agathe Natanson : la femme de la place
Adrian Moore : le fils
Gianna Giachetti : la patronne du café
Angelo Barbagallo : le traducteur
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Copie conforme
Sélection officielle - Compétition
/ sortie le 19.05.2010
L’un des deux palmés
Avec Mike Leigh, Abbas Kiarostami est le seul cinéaste en compétition à avoir reçu la Palme d’or. C’était en 1997, avec Le Goût de la cerise. Le cinéaste iranien a aussi été président du jury de la Caméra d’or (en 2005), membre du jury de la Compétition (en 1993) et membre du jury de la Cinéfondation et des courts métrages (en 2002). Depuis 1992, l vient régulièrement au Festival. Copie Conforme est sa neuvième fois, toutes sélections confondues. Son dernier long métrage en compétition était Ten, en 2002. 10 on Ten avait été retenu pour Un certain regard en 2004.
Juliette, la muse de la 63e édition
Son premier rendez-vous avec Cannes date de 1985. Le film était en compétition et l’a propulsée parmi les étoiles montantes du cinéma. C’était Rendz-vous d’André Téchiné. Elle ne reviendra que quinze ans plus tard, après un prix d’interprétation à Venise, un Oscar, un César… Code inconnu de Michael Haneke précédera de cinq ans Caché du même Haneka. Elle est revenue en 2007 pour Le voyage du ballon rouge (Hou Hsiao-hsien) , à Un certain regard. Elle continue ainsi de venir sur la Croisette avec des cinéastes étrangers tournant dans un pays qui n’est pas le leur. Kiarostami l’ayant emmenée en Italie…
L’Italie
Et justement c’est la première fois que Kiarostami tourne hors d’Iran. En l’occurrence en Toscane. Non seulement, il tourne avec une comédienne française mais il lui adjoint un chanteur d’opéra britannique (il est baryton).
Prix. Le film a reçu le prix de la jeunesse mais surtout le jury de la compétition a décerné un prix d'interprétation à Juliette Binoche. Dans un long discours, à la fois narcissique, confus et sincère elle a déclaré : "Quelle joie, quel honneur de travailler avec vous Abbas! La caméra m'a réveillée à mon féminin, à ma complexité." Elle en a profité pour exhibé un carton mentionnant le nom de Jafar Panahi. "Il y a un homme qui est aujourd'hui encore en Iran. Je pense à lui spécialement ce soir. Il est parmi nous en pensée. J'espère qu'il sera là l'année prochaine, physiquement. C'est un dur combat d'être artiste et intellectuel. Un pays a besoin de nous."
Tournage
"Il ne fallait pas que je m'enferme dans une idée préconçue. Il fallait une mouvance d'émotions possibles. Je voulais être dans un élan donné par le cadrage très spécial qu'Abbas choisissait" expliquait Juliette Binoche. "Cette longueur de temps, presque infini, où à chaque moment il peut se passer quelque chose d'inattendu. C'est dans cet inattendu, cet inconnu que finalement j'ai rencontré le personnage ou que le personnage m'a rencontrée." ""Je savais qu'il fallait que je marche sur une faille. S'il n'y avait pas de faille intérieure, il n'y avait pas de film. C'est une espèce d'essai d'amour vers l'autre et à la fois le désespoir de ne pas arriver à aimer. Parce que la question - pour moi fatale - de l'amour c'est: prend-on le risque de se laisser aimer ?"
Elle répétait chaque soir son italien, plutôt que de construire son personnage.
Censure
'Iran ne diffusera pas en salles Copie conforme. "Ce film n'est pas mauvais", a déclaré le vice-ministre de la Culture Javad Shamaqdari. "Mais en raison de l'habillement de Juliette Binoche il ne pourra pas être présenté en salles". ""En revanche, il pourra être montré dans certaines universités et certains cercles privés. Il n'aurait pas un grand public ici, seulement les Iraniens qui ont un mode de vie occidental. Et Monsieur Kiarostami ne cherche pas à faire diffuser son film en Iran".
On peut aussi y voir une défiance de l'Iran à l'égard d'un Festival qui n'est pas tendre avec ce régime despotique. Les chats persans, Perspéolis ou encore les prix remis à Jafar Panahi sont autant de symboles de résistance au régime de Téhéran.
vincy
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