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Production : Sixteen Films , Element Films, EMC, Bim Distribuzione, Tornasol Réalisation : Ken Loach Scénario : Paul Laverty Montage : Jonathan Morris Photo : Barry Achroyd Décors : Fergus Clegg Distribution : Diaphana Distribution Son : Ray Beckett, Kevin Brazier Musique : George Fenton Costumes: Eimer Ni Mhaoldomhnaigh Durée : 124 mn
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Orla Fitzgerald : Sinead
Cillian Murphy : Damien
Padraic Delaney : Teddy
Liam Cunnigan : Dan
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Le vent se lève (The Wind That Shakes The Barley)
Sélection officielle - Compétition
Grande-Bretagne
« Maybe if we tell the truth about the past, we’ll tell the truth about the present ». (Ken Loach - Cérémonie de Palmarès cannois, 28 mai 2006)
Un joli tournant, que de remerciements et sentiments révélés à l’audience. Douze jours durant nous l’auront ci et là imaginé : Palme d’Or en mains, Ken Loach pourra porter haut son trophée. En ce soir de Palmarès 2006, tout est dit. Standing ovation pour Le vent se lève, Loach, Murphy, Delaney et toute la beauté de cette œuvre impressionniste. Ce film fût parmi nos toutes premières, belles et rares surprises de la présente compétition officielle. Nos hommages toutefois (et rappelons-le) à Monsieur Almodovar : nous vous rêvons toujours sur la première marche du podium. Mais puisque Volver est un nouveau départ, attendons…
« Il y a là un élément d’espoir »
Hic et nunc, revenons aux sources… Prenons part à l’Histoire. Celle de la belle Irlande, de ses fêlures originelles. Mouvement fondateurs, passions barbares… Incontestablement, LA profession de foi du cinéaste irlandais qui jamais n’aura livré tel manifeste. Un voyage sans détours de toute beauté… L’envers du décor, une guerre aujourd’hui tant banalisée que méconnue, ses racines au plus vif et vrai de ce qui finit toujours par rendre (in)humain. 1920-1922 : plus que jamais en Irlande, le « moment crucial », dixit le réalisateur, où l’on divisa pour mieux régner. Et fatalement que d’intimes traverses… Loach et son fidèle scénariste, Paul Laverty (nous assistons ici à leur huitième tandem) feront sensation par tant d’universalité. « Le film doit arriver à décrire un monde qui dépasse les points de vue individuels de ses personnages. Il doit arriver à les observer dans leur interaction », nous rappelle à très juste titre Loach. « Paul sait raconter une histoire dans lequel le contexte est implicite. Tout n’a pas besoin d’être surligné. Si le scénario fonctionne bien et que les personnages sont authentiques, vous savez que le propos du film sera fort. Tout ce qui marche mal dans le scénario trouve rarement solution au tournage. Il s’agissait aussi de trouver l’équilibre entre une vérité historique et un sentiment plus contemporain d’urgence, de réalité ».
Un manifeste anti-britannique ? « Ce n’est pas un film contre les Anglais. C’est un film contre le gouvernement britannique », nous assurait une fois de plus Ken Loach en conférence de presse cannoise. Sorti fin juin dernier outre Manche, Le vent se lève, son vert casting irlandais et son réalisateur (de fait plus que jamais controversé en Grande-Bretagne) se seront toutefois brillamment positionné face à la controverse. Grand public et critique britannique y seront allé de bon train, allant jusqu’à passer maints doubles discours sur rotatives. Retenons pourtant qu’à la même période nombres de ces même grands titres british encensaient notre Palme d’Or 2006 à la Une de leurs éditions irlandaises…
Questions d’engagements, de foi, liens et fidélités ainsi ô combien fortes en cette 59è compétition cannoise pour Ken Loach après son enveloppant Just a Kiss en 2004.
La huitième cannoise du cinéaste au temple de la compétition officielle. En 1990 et 1993, il se voyait déjà couronné du Prix du Jury avec Hidden Agenda et Raining Stones. Reste désormais à surveiller la distribution américaine de notre Palme d’Or 2006… Ce ne sera là pas mince affaire.
Sabrina
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