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Production : DreamWorks Animation
Réalisation : Tim Johnson, Karey Kirkpatrick
Scénario : Karey Kirkpatrick, Len Blum, Lorne Cameron, David Hoselton, d'après la BD de Michael Fry et T Lewis
Distribution : UIP
Musique : Rupert Gregson Williams, chansons de Ben Folds
Directeur artistique : Kathy Altieri
Durée : 90 mn
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Eugene Levy : Lou
Bruce Willis : RJ
Garry Shandling : Verne
Steve Carell : Hammy
Wanda Sykes : Stella
William Shatner : Ozzie
Nick Nolte : Vincent
Thomas Haden Church : Dwayne
Avril Lavigne : Heather
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Nos voisins les hommes (Over the Hedge)
Sélection officielle - Hors compétition
USA / sortie le 05.07.06
Shrek ayant port� chance � DreamWorks (depuis l'an dernier la filiale animation a ét� introduite en bourse tant l'ogre vert s'est avér� une pépite d'or), le studio réitère l'expérience cannoise avec leur nouvel opus : Over the Hedge (Nos voisins les Hommes). Présent� hors-compétition (contrairement � Shrek 2), et avec pour seul concurrent le Michel Ocelot dans la Quinzaine des Réalisateurs, ce cartoon en 3D � base de bons mots et de personnages croquignolets aura pourtant fort � faire au Box Office face au Pixar de l'année, Cars.
Cannes ne sera donc pas de trop pour faire connaître au public mondial ce que les Américains apprécient depuis dix ans dans leur journal : une galerie d'animaux devisant sur le monde des humains. Cette BD apparaît dans la plupart des quotidiens, entre Snoopy, Garfield, Andy Capp, Cathy et autres Dilbert. Ici on flirte davantage avec Calvin & Hobbes ou le regrett� The Far Side. Un raton laveur et une tortue sont les vedettes les plus récurrentes de ce bestiaire imagin� par Michael Fry et T. Lewis (et d'abord créé pour Internet, en 1995). Entre satire sur notre civilisation matérialiste, consumériste (et banlieusard) et l'éloge d'un monde écologiquement correct o� il fait bon de philosopher, il y avait de quoi plaire aux producteurs qui cherchent absolument des sujets plus adultes qu'enfantins, pour se démarquer de Disney. Il faut ajouter le sous texte politique (un chat persan, un belliqueux anti-vermine...). L'an dernier Madagascar avait triomph� en salles. Et les concurrents ne sont pas en reste, pour preuve le carton mondial de L'âge de glace 2. Attention � ne pas confondre les opossums de la préhistoire avec ceux de cette histoire. Ici, la tortue rappelle ses origines reptiliennes et l'écureuil hyperactif descend sûrement de son cousin de Tex Avery.
La production a début� en 2002. Quatre ans plus tard, le voici prêt � conquérir la Croisette et les salles Américaines (lors du faramineux et fortun� Memorial Day, face � Da Vinci Code).La technique 3D (on parle d'une réelle évolution dans les mouvements et les visages humains) pourraient séduire petits et grands, d'autant que la morale "familiale" est rassembleuse. Les stars devraient aguicher les réticents. Le raton laveur devait être vocalement incarn� par Jim Carrey. Finalement c'est Bruce Willis qui s'y colle. Un peu comme si on remplaçait du sucre par du sel dans une tarte aux fraises, � prime abord. Reste que le nom de Willis confirme bien cette tendance � prendre les plus grandes stars pour des rôles désormais aussi importants dans une carrière (on attend Julia Roberts dans les prochains mois). L'acteur de Pulp Fiction est entour� de comédiens cultes : Garry Shandling (comique TV), Steve Carell (40 ans et toujours puceau), William Shatner (Star Trek), Nick Nolte (48 heures), Thomas Haden Church (Sideways), et la chanteuse Avril Lavigne.
La réalisation s'est partagée entre un expert, Tim Johnson, � qui l'on doit Fourmiz (le premier DreamWorks en 3D) et Sinbad (le seul demi fiasco de la branche animation) et Karey Kirkpatrick, dont c'est le premier film. Mais Kirkpatrick est surtout réput� pour avoir ét� scénariste : la suite de Bernard et Bianca (1990), James et La Pêche Géante, l'excellent Chicken Run, et � venir, Charlotte's Web. L'an dernier son script The Hitchhiker's Guide to the Galaxy avait donn� un film assez déjant�. Over the Hedge sera d'ailleurs l'occasion de répertorier les parodies (de Citizen Kane � Terminator).
Mais les enjeux sont ailleurs : les produits dérivés, notamment les jouets, ont ét� les perdants ces dernières années d'un Box Office en déclin et d'une grosse quantit� de dessins animés.DreamWorks annonce déj� la déclinaison en jeux vidéos (XBOX, PS2, GameBoy Advance, Nintendo Gamecube et PC). Multijoueurs, 30 mission, tout ce qu'il faut pour prolonger l'aventure en voitures, dans sa chambre ou dans les cours d'école. � l'instar de Roger Rabbit en 1988, DreamWorks va aussi réhabiliter l'avant programme avec un court métrage présent� en introduction du film (dans certaines salles seulement). First Flight a ét� créé par Cameron Hood et Kyle Jefferson et raconte l'histoire d'un homme d'affaires � la vie trop bien planifiée qui fait une rencontre inusitée.
Mais l'objectif, et au del�, c'est qu'Over the Hedge fasse un score mondial avec beaucoup de chiffres avant le sigle $. Bigger is better in Hollywood. � Cannes, ce sera le moment de détente d'un week end prolong�. Reste � convaincre le public international qui ne connaît rien � la BD d'aller voir plutôt ces voisins que les voitures de Pixar.
On aurait pu penser que les valeurs morales et les allures spirituelles (pour ne pas dire religieuses) défendues par les auteurs puissent devenir un obstacle dans des pays laïcs ou non chrétiens. Mais � voir le succès du soi disant biblique Monde de Narnia, le triomphe du Dieu Gland face � l'humble Scrat, il semblerait que le public ne soit pas si obtus face � des questions aussi sensibles. Sous ses dehors caustiques, la BD est très conservatrice, et même politiquement correcte. On y discute des origines de l'humanit�, de la réincarnation, et de savoir si Dieu est une Tortue ou un Raton Laveur. Du coup, le choix de Willis, très Républicain, prend tout son sens.
vincy
 
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