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Production : Robert Lantos
Réalisation : Atom Egoyan
Scénario : Atom Egoyan, d'après le roman de Rupert Holmes
Montage : Susan Shipton
Photo : Paul Sarossy
Décors : Phillip Barker
Distribution : TFM
Musique : Mychael Danna
Durée : 107 mn

 

Kevin Bacon : Lanny
Colin Firth : Vince
Alison Lohman : Karen
Rachel Blanchard : Maureen
David Hayman : Reuben
Sonja Bennett : Bonnie

 

festival-cannes.com

 

Where the Truth Lies (La vérité nue)

Sélection officielle - Compétition
Canada / sortie le 21.12.05

Traduit en VF par La vérité nue (pas très beau à dire), Where the Truth lies est le quatrième film présenté en Compétition officielle à Cannes, après Exotica (Prix de la critique), De beaux lendemains (Grand prix du jury, prix de la critique, prix oeucuménique), Le voyage de Félicia (bredouille). Ararat avait été présenté hors-compétition. Pas de prix non plus pour ce film noir à odeur de souffre : Where the Truth Lies est l'adaptation du roman Somebody loves you, publié en 2004, écrit par le britannique Rupert Holmes (sous le nom français La vérité du mensonge, à ne pas confondre avec La couleur du mensonge). On s'y perd...




Normal c'est une histoire de doubles. Miroirs et leurres selon Egoyan : "Ce qui me fascine dans l'industrie du divertissement, c'est qu'elle implique qu'on se construise un personnage, autrement dit, qu'elle tend à représenter quelqu'un d'autre que soi... Le film est le récit d'un conflit entre une mythologie publique et une histoire privée." Duo et duels selon Bacon : "Colin étant de nationalité britannique et moi-même étant américain, nous avons décidé de jouer sur le contraste des cultures dès que nous avons débuté le tournage au Canada. Pour me préparer à ce duo comique, j'ai visionné plusieurs extraits télévisés de spectacles animés par les tandems Dean Martin/Jerry Lewis, Abbott/Costello, Laurel et Hardy et les Smoother's Brothers." Contrastes et complices selon Firth : "Mon jeu dépendait beaucoup de notre relation et de notre spontanéité. J'ai d'abord été tenté par l'idée de composer un Américain comme il était question dans le livre d'origine, mais il était plus avantageux pour moi de jouer l'archétype de l'Anglais, que ce soit sur scène ou dans la vie privée du personnage. J'ai donné à ce dernier un aspect formel, un côté "proviseur de lycée" par opposition au caractère indiscipliné, "enfant pour la vie" de l'Américain incarné par Kevin Bacon."
Reste que ce film noir est aussi un peu rose, avec du nu orgiaque. Egoyan s'explique : "Ces séquences sont indispensables pour l'intensité dramatique du film. J'ai le sentiment que le spectateur, à la vue de ces scènes, se sent violé dans son intimité. A travers cela, j'ai voulu créer un univers enivrant et euphorisant. Je me suis complètement lâché et je me suis affranchi de toute restriction d'ordre moral. J'ai eu la chance de travailler avec un producteur qui m'a donné une totale liberté de mise en scène, mais je pense qu'on pourrait croiser prochainement le chemin des censeurs. C'est très intéressant de voir que les gens ne réagissent pas de la même façon selon qu'il s'agit de violence ou de sexualité. Prenez par exemple la scène où Colin Firth fracasse la tête d'un homme sur le parquet, personne n'a fait de remarque là-dessus alors que c'est la séquence la plus gore que j'ai jamais tournée." Du coup la censure américaine s'est lâchée. Interdit aux mineurs, frappée du sigle NC-17, l'équivalent infâme d'un film porno, empêchant un film d'avoir accès aux pubs des grands journaux. Dans un bras de fer perdu d'avance, Egoyan a coupé quelques scènes. Mais cela n'a pas suffit à détruire l'impact commercial du film. Résultat, le film le plus cher du cinéaste (25 millions de $), n'a même pas dépassé le million de $ de recettes aux USA. Il n'y avait pourtant pas de quoi fouetter un chat... La vérité nue, à condition de porter un minimum de tissu.

vincy



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