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Éclipse de Cannes: Gong Li
Faits Historiques majeurs: Invasion du Koweit par l’Iraq, Démission deThatcher, Sommet de Maastricht en Europe, Réunification de l’Allemagne, Gorbatchev président d’URSS.
Films de l’année 90:
Cyrano (J.P.Rappeneau), Nikita (Luc Besson), Uranus (Claude Berri),Dead Poets society (Peter Weir),
Pretty Woman (Garry Marshall),Goodfellas (Martin Scorcese),Ghost (Jerry Zucker),Danse avec les loups (Kevin Costner),Music Box (Costa-Gavras),La Guerre des Rose (Danny de Vito)
Allumé
Le nouveau Lynch a fait l’effet d’un électrochoc. Visuellement inventif, sur fond de musique rock, cette palme passionnelle lance sur orbite deux acteurs époustouflants.
L’auteur David Lynch a aussi lancé le cinéma des 90s: irrespectueux, révolté, intense.
Evidemment ce n'est pas du goût de tout le monde....d’autres préfèrent le très pictural et poétique Dreams de Kurosawa, avec Martin Scorcese en acteur.
La première impératrice
Gong Li a des airs d’Adjani. Elle sera la première étoile venue d'Asie. Une actrice autant qu’une star. Une beauté chinoise, qui capte merveilleusement la lumière autant que les ombres.
Le visage du cinéma Chinois, représentant ses réalisateurs, recevant les prix, se prêtant au jeu des occidentaux.... Une concubine bienvenue.
C’est une Palme
Le personnage est anthologique. L’acteur déjà un monstre sacré. Le film inscrit au rang des chef d’oeuvres du cinéma français.
Depardieu est Cyrano. Tragique adieu à une vie injuste. Magnifique récompense à une carrière impressionnante. Il enlève le Prix d’interprétation, logiquement, avec le rôle de sa vie.
Icone pour un itinéraire exceptionnel. Il a conquis le public, les critiques, et bientôt l’Amérique. Transfiguré. Cyrano est Depardieu.
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Palme d'or:
Sailor et Lula - Wild at heart (David Lynch)
Caméra d’or : Bouge pas, meurs, ressuscite (Vitali Kanevski)
Chiffres de l’année:
25 longs métrages, 12 courts métrages, 19 à Un certain Regard, 10 à La semaine de la critique, 15 longs métrages à la 15ne des Réalisateurs, 7 à Cinémas en France.
2680 journalistes, 16 370 participants.
Contexte:
La force des indépendants américains se confirme cette année. La tendance se maintiendra jusqu’en 1994. Canne a littéralement bougé avec son époque: moderne, extrême, entre underground et dollars.
Bien sûr cela a attiré bien plus de journalistes américains qu’il y a 10 ans. Mais Cannes a du coup aussi pris un coup de sérieux....Tout le monde parle de contrat.
On tente de dénicher le nouveau Spike Lee, le nouveau Sex Lies and Videotapes. La manie de la photocopie chez les américains.
Les géants quittent la scène: adieux de Fellini, Kurosawa, et finalement la déchéance de Godard.
On dit aussi au revoir aux produits de séries B, on cherche désormais du "Classe". Les films d’art et d’essais atteignent une haute qualité, et parviennent à être de grands succès internationaux.
Star?
Delon joue la Star avec Godard. 30 ans après s’être manqués, ils tournent ensemble.
Ni l’un ni l'autre ne sont au meilleur de leur talent. Delon commence à exhiber un égo un peu trop enflé. Il la joue Général de Gaulle en haut des marches, avec une broche accrochée à son veston (le mot Star justement).
Mais la réunion des deux est un beau coup médiatique, et un critique français trouvera même une excuse à Godard: ne pas récompenser ce film "c'est la confirmation triomphante du mythe de la solitude, de la liberté de Jean-Luc le fou". Gasp!
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