Welcome to Collinwood
Fiche technique
Production : Steven Soderberg, George Clooney
Réalisation : Anthony Russo, Joseph Russo
Scénario : Anthony Russo, Joseph Russo
Montage : Amy Duddleston
Photo : Amy Duddleston
Son : Michael Chock
Musique : Mark Mothersbaugh

Durée : 82 mn

William H.Macy (Riley)
Luiz Guzman (Cosimo)
Michael Jeter (Toto)
George Clooney (Jerry)

Festivalcannes.org
Quinzaine des Réalisateurs
 
 

Welcome to Collinwood

Etats-Unis / 2002 /
présenté à la Quinzaine des réalisateurs le 24 mai 2002

Pero est un boxeur assez peu performant et plutôt pauvre. Riley, un artiste photographe raté, père célibataire à qui il faudrait 1000 Dollars pour sortir sa femme de prison. Sans oublier aussi Leon, dont la seule préoccupation est de trouver un moyen d'assurer une vie meilleure à sa sour Michelle. Et Basil, un gigolo italien, belle gueule mais fauché comme les blés. Enfin Toto, vieux voleur ayant largement passé sa prime jeunesse et à qui il ne reste que du temps. Un groupe bancal de criminels à la petite semaine qui tentent de faire le casse de leur vie. Lorsque Basil, sort de prison, il se rend à Collinwood, petite ville de l'Ohio, avec l'intention de mettre à profit les informations qu'il a soutirées à son compagnon de cellule, pour accomplir son "Bellini" (expression locale pour qualifier le casse d'une vie). Il recrute et planifie le casse parfait. Hélas pour lui, son plan tourne mal lorsque son ancien compagnon de cellule est relâché et veut le"bellini" pour lui seul .

Les frères Anthony et Joe Russo ont seulement un an de différence et sont nés dans un milieu ouvrier d'un quartier italien de Cleveland en Ohio. Tous deux fils d'un homme politique libéral dans les années soixante-dix, ils assistent à la première faillite américaine d'une grande ville depuis la Grande Dépression, celle de Cleveland. Dans "Welcome to Collinwood" résonnent donc naturellement les rivalités ethniques et la décadence du monde industriel de leur jeunesse. Coup de chance : leur film de fin d'études, intitulé "Pieces", est remarqué par Steven Soderbergh lors de sa présentation au festival de Sundance. Conquis, le réalisateur de "Traffic" et "Sexe, mensonge et vidéo", qui vient juste de monter sa boite de production avec George Clooney après le tournage d'"Ocean's Eleven", leur propose une semaine plus tard de produire leur prochain film, "Welcome to Collinwood".

Le casting est composé de pointures tel l'excellent William H. Macy, vu notamment dans "Magnolia" de Paul Thomas Anderson ou encore "Fargo" des frères Coen. George Clooney, co-producteur du film, s'est quant à lui attribué un petit rôle d'as du cambriolage en chaise roulante.

 

 

COSIMO'S ELEVEN

Je te trouve un Mallushi et tu m'épouses.

Un casse. Une bande organisée. Une musique jazzy. Steven Soderbergh et George Clooney derrière le projet. Ca ne vous dit rien ? La recette ressemble étrangement à "Ocean's Eleven". Et pourtant "Welcome to Collinwood" apparaît comme la parfaite antithèse du film tourné par le réalisateur de "Traffic" et "Erin Brockovich" : les cambrioleurs sont de minables ratés, le casse est beaucoup moins peaufiné, la bande n'est pas aussi soudée et ne rassemble pas de beaux gosses et autres beautés fatales. L'épilogue s'avère également moins glamour et heureux. A dire vrai, "Welcome to Collinwood" n'est pas un film d'action à proprement parler. Davantage une comédie ayant pour trame une pseudo-histoire de "casse du siècle".

S'il serait présomptueux de comparer "Ocean's Eleven" à "Welcome to Collinwood" en terme d'action, on ne peut que louer la finesse commune du scénario inhérent aux deux films. Malins, les frères Russo se sont habilement inspiré sur le plan scénique de films des années 70 et 80 tels "Le pigeon". Peaufiné, le script offre des rebondissements finement amenés et insoupçonnables, ainsi qu'un humour décapant utilisé à bon escient, des situations drôles sans être pour autant grotesques. Difficile par exemple de ne pas s'esclaffer devant un cambrioleur maladroit suspendu à un tuyau de chaudière, en train de perdre son caleçon. Ou encore de voir George Clooney déguisé en rabbin. On pourrait délier sans fin le nombre incalculable de scènes proprement désopilantes, mais on laissera le spectateur se délecter de l'humour décapant de l'ensemble. Une base solide qui sert de tremplin au jeu des acteurs qui s'en donnent à cour joie. Mention spéciale à William H.Macy ("Pleasantville", "Magnolia", "Jurassik Park 3"), dans le rôle du touchant et drôle Riley, en charge d'un bébé alors que sa femme est en prison.

Moins spectaculaire qu' "Ocean's Eleven", "Welcome to Collinwood" n'en distille pas moins un plaisir tout aussi évident. Un pur moment de bonheur.

  (C)Ecran Noir 1996-2002