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Production: Hermitage Bridge Studio / Egoli Tossel Film AG
Réalisation: Alexandre Sokourov
Scénario: Anatoli Nikiforov & Alexandre Sokourov
Photo: Alexandre Sokourov
SteadyCam: Tilman Büttner
Décors: Elena Joukova & Natalia Kotchergina
Costumes: Lidia Krioukova, Tamara Seferian & Maria Grichanova
Son: Vladimir Persov & Sergueï Mochkov
Musique: Sergue Evtouchenko
Durée: 96 mn |
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Serguei Dreiden: Marquis de Custine
Maria Kuznetsova: Catherine II
Leonid Mozgovoy: L'espion
Pr. Mikhail Piotrovsky
David Giorgobiani: Orbeli
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Russian Ark
Russie / 2002 /
Compétition/ Présenté le : 21.05.02 | |
A travers les siècles et les salles du musée de l’Ermitage, le réalisateur et son guide explorent, en une visite linéaire de 90 minutes, les grandes lignes historiques de la Russie.
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Produit par le musée de l’Ermitage, le film Russian Ark annonce la célébration prochaine du tricentenaire des lieux.
La construction fut entamée par Pierre Le Grand et se compléta au cours des siècles pour former un des plus importants patrimoines artistique mondial.
Le réalisateur Alexandre Sokourov a déjà foulé le tapis rouge cannois puisqu’il fut en compétition en 2001 pour Telets après avoir remporté le prix du scénario deux ans auparavant avec Molokh. Il exécute avec Russian Ark une véritable performance technique, puisque le film fut tourné en un seul plan séquence. Le réalisateur russe se défend de mettre en avant l’importance du procédé, pourtant ce sont belles et bien les innovations technologiques qui rendirent l’opération possible. Une caméra Panavision n’enregistre que de très courts segments de pellicule, l’utilisation du HD était donc obligatoire. Il fallut cependant attendre qu’une caméra numérique puisse allier qualité d’image et capacités de stockage d’informations.
C’est donc relié à un gigantesque disque dur que l’allemand Tilman Büttner, qui s’était déjà illustré brillamment sur les séquences mouvementées de Cours Lola, cours, a promené ici sa SteadyCam pour immortaliser cette balade en temps réel.
Si le tournage fut équivalent à la durée de la prise de vue, en revanche 6 mois de répétions furent nécessaires pour coordonner les 867 personnes apparaissant dans les 33 plateaux traversés en enchaînement.
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| SI SAINT PETERSBOURG M'ETAIT CONTEE...
Le marquis sent le formol
Notre mémoire nous fait défaut, trop immergés dans l’urgence du quotidien pour penser à nos racines. Sokurov a ce sentiment assez évident que l’Homme n’a pas d’avenir s’il se coupe de son histoire, quels qu’en soient les aspects. Contre l’ignorance, un seul remède : Une bonne vieille visite guidée au musée. Soucieux de ne pas barber le spectateur en lui infligeant une promenade qui pourrait tourner rapidement à la punition, le réalisateur russe anime l’ensemble de l’expédition avec quelques représentations très animées comprenant danse, jeu, musique ; mais surtout il décide de tout filmer en un seul mouvement, une seule respiration, un seul souffle. Atchoum. Il y a une belle virtuosité technique dans cette balade, c’est un fait, parfois même bluffant, puisque pas un projecteur ne vient s’écraser à aucun moment dans le cadre et pas un figurant ne se casse la figure : 10/10. En revanche si vous avez un penchant pour les déambulations libres et que vous fuyez les voyages organisés, vous risquez rapidement d’être assez agacés par les commentaires. Ceux-ci traduisent la pensée du réalisateur qui accompagne sa vision subjective et les réponses qu’y apporte un curieux personnage pas franchement sympathique qu’on nous dit diplomate français. Le dialogue se situe au mieux dans un questionnement identitaire au pire dans un radotage vaguement satirique, les deux demeurant passablement chiants et peu stimulants.
L’endroit est magnifique, quelques moments de magie surgissent parfois à l'ouverture d'une porte, mais on se sent très vite prisonnier du regard du réalisateur. Manque d’interactivité, on a envie de fuir ailleurs, de s’arrêter parce qu’on a mal vu, les tableaux étant souvent sous éclairés. Quitte à entreprendre une opération de promotion pour le musée, on aurait peut-être pu faire plus condensé. Plutôt que de s’ennuyer avec « une œuvre d’auteur » bavarde et prestigieuse en 35 MM, il est fort probable qu'on ne perde finalement pas au change en satisfaisant sa curiosité par la simple consultation de l’excellent site Internet qui permet de faire une visite virtuelle très intuitive de l’Ermitage. Moins spectaculaire, mais moins saoulant.
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