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Filles perdues cheveux gras
France / 2002 / Sortie en salles le 11 septembre 2002
Semaine de la Critique
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Itinéraire
croisé de trois jeunes femmes perdues: Elodie veut retrouver
sa fille, Natacha son chat et Marianne son âme. Elles trouvent
l'amitié et l'amour non sans avoir rencontré sur leur chemin
un méchant séducteur, un ethnologue accueillant, un thérapeute
musclé, un guerrier Massaï, un aborigène, des Incas, des femmes
girafes et autres animaux.
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Claude
Duty est né à Tunis en 1946. Après des études de graphisme
et de dessin publicitaire, il se tourne vers le cinéma. En
1974, il tourne Le courant d'air, premier d'une longue série
de courts métrages qui seront plusieurs fois sélectionnés
et récompensés dans plusieurs festivals. On peut citer aussi
La religieuse de Diderot (1978), Mode d'emploi (1979), J'en
bave (1980), Les énervés de Jumièges (1986), Mourir en Macédoine
(1988), ou encore plus récemment Le goût du couscous (2000).
Après
avoir été attaché de production aux programmes courts de Canal
+ de 1997 à 2001, il tente aujourd'hui l'aventure du long
métrage avec Filles perdues, cheveux gras. Ce film a été
tourné à Paris et Rouen. Ajoutons que ce sont
bien les actrices qui chantent dans le film et qu'elles n'ont
pas été doublées.
Pascal Greggory, Anna Mouglalis et Ludivine Sagnier, initialement
prévus, ne furent plus au casting.
Ce
"jeune" réalisateur peut s'estimer heureux,
car son film a déjà obtenu Le Grand Rail d'Or
au festival de Cannes 2002, et le Prix Michel D'Ornano au
festival de Deauville 2002.
Il est déjà en repérage de son deuxième long métrage dans
la France profonde.
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DROLE DE DRAME
- Les thons, ça aime l'eau.
Comme l'image au début du film, cette histoire
est une vraie paëlla. On y met les ingrédients
principaux, quelques épices aux couleurs et aux
odeurs variées, et on obtient un plat qui se
laisse déguster. Le profane comme le fin gourmet
y trouveront là de quoi se régaler. Et
le tout servi par trois charmantes jeunes femmes.
De jeunes actrices hautes en couleur qui portent leur
personnage avec délice. Olivia Bonamy est touchante
dans son personnage de femme totalement paumée
mais qui doit assumer tant bien que mal son rôle
de mère et de fille. Amira Casar, dans son interprétation
de femme à la recherche de l'amour sans comprendre
que l'homme qu'elle attend est déjà là,
nous rappelle qu'il n'est pas utile de faire compliqué
quand on peut faire simple. Et Marina Foïs est
amoureuse des chats, de son chat, et des animaux aussi,
à défaut de tomber amoureux d'un homme.
Dans ce premier long métrage, Claude Duty nous
fait partager la vie de ces trois femmes. Et l'on sent
bien que le réalisateur arrive assez facilement
à maîtriser son sujet, la mise en scène
et la technique. Plutôt que de sombrer dans un
mélodrame simpliste, il a préféré
raconter cette histoire avec légèreté,
mais aussi avec suffisamment de gravité pour
que le spectateur n'oublie pas le désespoir et
le pathétisme de ces femmes. Le ton est décalé,
certes. Et les actrices l'ont bien compris. Tout est
joué dans la nuance, sans excès. Il reste
les images du film. Là aussi, point de platitude.
Le cinéaste travaille efficacement avec les couleurs
(on passe de l'orange au bleu, puis au noir) pour souligner
certaines situations, et les différences de cadrage
sont très souvent justifiés.
Finalement, ce premier essai se révèle
plutôt concluant, même s'il reste de petites
imperfections ici ou là. On aurait ainsi tendance
à dire que Claude Duty s'est peut-être
éparpillé. Faire chanter les comédiennes
par petits bouts ne fait pas une comédie musicale.
Mais était-ce réellement l'intention du
cinéaste? Il s'agit avant tout d'une comédie
bon enfant. On ressort de la projection le sourire aux
lèvres et avec la chanson phare (Filles perdues)
dans la tête.
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CHRIS |
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