Production: United Artists, American Zoetrope
Réalisation: Roman Coppola
Scé,ario : Roman Coppola
Montage: Leslie Jones
Photo: Robert D. Yeoman
Musique: Mellow
Durée: 88 mn
Jeremy Davies (Paul Ballard)
Angela Lindvall (Valentine, Dragonfly)
Élodie Bouchez (Marlène)
Gérard Depardieu (Andrzej)
Giancarlo Giannini (Enzo di Martini).
Festivalcannes.org
Depardieu sur EN
Elodie Bouchez sur EN
Site officiel du film
 
 

CQ

USA / 2002 / Sortie en salle le 29 janvier 2003
Hors Compétition / Présenté le 12.05.02

France, 1969. D’origine américaine, Paul vit en France avec Marlène et travaille comme monteur sur un film de science-fiction, Dragonfly, en essayant parallèlement de réaliser un film plus personnel sur sa propre vie. Après l’éviction d’Andrzej, on propose à Paul d’achever la réalisation de Dragonfly.
La famille Coppola commence à prendre des allures de vivier : Sophia Coppola signait en effet récemment Virgin suicides (qui avait fait un tabac en 99 à la Quinazine des Réalisateurs), et c’est maintenant au tour de son frère, Roman, de réaliser son premier film (lmà encore faisant son avant-première à Cannes). Roman, ppur la petite histoire est né à Paris (en 65). Après avoir fait ses armes sur les plateaux de cinéma en travaillant comme preneur de son, producteur associé ou responsable de la seconde équipe sur certains films de son père (dont Dracula) ou celui de sa sĻur, Roman Coppola a, en outre, déjà réalisé bon nombre de films publicitaires. CQ concrétise ses aspirations et l’on devine que le jeune auteur/réalisateur a projeté une grande part de lui-même dans son personnage principal.
CQ signifie "seek you" (te chercher) en code morse. Il y a évidemment une garnde partie autopbiographique : le caractère du monteur peut-être rapproché de celui de Francis Ford Coppola (double palme d'or), comme celui de Felix de Marco ressemble au producteur de séries Z, Roger Corman.
A l'instar de Sofia qui avait choisit Air pour la musique de son film, Roman a fait appel au groupede musique électronique Mellow, qui s'auto-définit comme "électro-pop-art-rock".

 

AUX MAGES DU CINEMA

"- Je veux juste saisir ce qui est vrai et sincère.
- Et si c'est ennuyeux?"

Roman Coppola devrait rapidement devenir autre chose que le simple "fils et frère de". CQ se présente en effet comme un premier film très attachant par tout ce que le jeune auteur a voulu y mettre : à la fois " film dans le film ", autobiographie, reconstitution historique et hommage cinéphilique (tant aux films de science-fiction de série z des années 70 qu’au cinéma de Fellini ou Truffaut), CQ est visiblement plein de toutes les préoccupations du réalisateur.
Certes, ce premier film, comme c’est souvent le cas, veut en dire beaucoup et peut-être même trop. Peu importe cependant, car au-delà des maladresses (notamment toute l’intrigue sur le personnage lamentablement interprété par Depardieu), CQ parvient à séduire le spectateur, un peu comme le héros du film séduit sa belle actrice : sans effets de drague, calmement, dans ce qu’il a de plus personnel et de moins ostentatoire.
Ce qui est plaisant chez ce personnage, c’est la façon qu’il a de regarder les choses, avec une sorte de distance qui naît de l’étonnement, de l’émerveillement ou de l’incompréhension. Paul Ballard, taciturne et renfermé, a l’air de se promener dans le monde comme un touriste : autour de lui tout est à la fois réel et irréel. S’il y a film dans le film dans CQ, ce n’est pas seulement parce que le film a pour sujet un tournage, mais plus fondamentalement parce que le personnage semble n’appréhender ce qui l’entoure que par le biais du cinéma. Le monde perçu par Paul Ballard est sans cesse habité par des visions de cinéma, que ce soit des souvenirs de films ou les images qu’il rêve de tourner. Outre des clins d’Ļils très directs (notamment à la Nuit américaine), il est ainsi impossible de ne pas penser à la Dolce Vita lorsque Paul promène sa solitude au milieu des fêtards de la vie romaine ; impossible encore de ne pas penser au Mépris lorsqu’un producteur et son réalisateur se disputent dans une salle de projection. Plus encore que la très belle photographie du film ou la reconstitution plaisante des années 70, c’est la sincérité de cet amour et de ce désir de cinéma qui suscitera l’intérêt du spectateur.

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