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   spécial Cannes
 
 
 
Production : Taehung Pictures
Réalisateur : Im Kwon-Taek
Scénario : Kim Myoung-Gon
d'après le Pansori "La chanson de Pansori" par Cho San Hyun
Photo : Jung II-Sung
Musique : Kim Jung-Gil
Montage : Park Soon-Duk
Durée : 119 minutes

Interprétation:
Yi Hyo-Jeong (Chunhyang)
Cho Seung-Woo (Mongryong)
Kim Sung-Nyu (Wolmae)
Lee Jung-Hun (Le gouverneur Byun)

 

 Chunyang
2000 / Corée du Sud / Compétition officielle / Projection le mercredi 17 mai
 
Le 17ème siècle touche à sa fin. Mongryong, le fils du gouverneur deNamwon tombe amoureux de Chunhyang, fille d'une ancienne courtisane (maîtresse des nobles). Mongyong doit suivre son père à Séoul et se concentrer sur ses études. Il laisse sa nouvelle femme seule, et lui jure de revenir en tant que haut fonctionnaire. Elle jure fidélité à son mari. Le nouveaugouverneur Byun veut faire de Chunhyang, sa courtisane. Celle-cirefuse par amour pour Mongryong. Pour désobéïssance, elle est condamnée à mort.
 
 
C'est la première fois qu'un film coréen est en compétition officielle à Cannes.
Im Kwon-Taek est un vétéran du cinéma sud-coréen.
Né en 1936 à Jangsung, il commence par des petits boulots dont la vented'objets de l'US Army. En 1956 à Séoul, il est engagé par le réalisateurChun Chang Hwa en tant qu'assistant de production. En 1962, il réaliseson premier film, Adieu Fleuve Duman. Près de 100 films lui succèderont. Son film le pluscélèbre est La Chanteuse de Pansori, art traditionnel coréen mêlantépopée historique et chant.
Ce nouveau film sera donc de nouveau l'adaptation d'un Pansosi, d'unconte populaire coréen. Chunhyang est son 97ème film! Certain de ses films ont voyagé en sélection officielle de Festivals comme Berlin, Montréal, Venise, Moscou, Shangai dès les années 80.
Im Kwon-Taek est également professeur à l'Université de Dongkuk. Pour les deux acteurs, il s'agit de leur premier rôle au cinéma.
 
LA FLEUR DE CHUNHYANG

Im Kwon-Taek a réussit une parfaite symbiose entre différents arts, de l'estampe extrême orientale au Pansori, en passant par une image cinématographique ultra-esthétique, dorée et papier glace. Et au delà de cette superbe photo, il faut un bon quart d'heure pour rentrer dans l'histoire du film, pour s'intéresser à cette narration à la fois d'un autre temps et en même temps totalement moderne.
Il y a trois écritures : le film, le théâtre et la musique. Le film est un conte de fée dramatique, avec quelques touches d'humour, un peu caricatural. Comme un livre parlé et chanté, un beau livre d'images. Plus le film avance, plus le rythme nous séduit et nous enchaîne à cette histoire naïve et belle d'un couple amoureux déchiré malgré eux.
Mais le film commence avec un homme sur scène qui raconte l'histoire, en modulant sa voix, en surjouant... plus le film avance, plus le public participe, et nous avec. Ce procédé avait déjà été utilisé dans No, du canadien Robert Lepage. Enfin, il y a les chants, parfois très rocks, la musique, qui ponctuent le long métrage, sans (presque) jamais lui nuire; au contraire. Il permet d'habiles transitions et un envoûtement certain. On se laisse charmer. Courtiser, même. Dommage que ce début soit si exigeant, que la théâtralité soit pesante, que ces chants répètent l'action que l'on voit. Mais tout cela est vite oublié dès que la tragédie se met en place.
Magnifiques tableaux qui font penser immédiatement aux Fleurs de Shngai de Hou Hsiao Hsien, ce drame musical ressemble àaux films de Bollywood ou de Chahine, où la légèreté ne fait que masquer les tourments des êtres qui s'aiment. De la fleur rouge du dépucelage, on ne verra rien. mais la fleur rouge née des coups de batons nous impressionnera. La mise en scène est pleine de tact, et pleine de grâce. Bien plus érotique et passionnel que Tabou, il est aussi un portrait intéressant de l'âme coréenne, sa culture et les trouble ssociaux de l'époque.
Si la fin est un peu top kitsch, avec un happy end et une interprétation presque "too much", cela ne fait qu'améliorer le plaisir et l'aspect romantique et naïf de ce film somptueux et pourtant relativement modeste.

Vincy  

 
 
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