| Jury des longs métragesLes éléments ecclectiques
Luc Besson - Président
Réalisateur, scénariste, producteur (Europe)
Il a fait deux fois l'ouverture, avec un Grand Bleu hué et un Cinquième
élément méprisé. Pourtant Cannes a toujours apprécié la présence de ce
cinéaste-star, qui réside sur la côte varoise, pas très loin de la
Croisette...
Besson a aussi présenté Nil by Mouth en tant que producteur, en compétition
officielle (97). Et avec le succès critique de Jeanne d'Arc (scénariste,
réalisateur), le carton public de Taxi 2 (producteur) et les multiples
controverses récentes, le frenchy est devenu incontournable, et place le
Festival entre deux siècles, deux manières de voir le cinéma.
Jonathan Demme
Réalisateur, producteur, scénariste (USA)
Griffith, Pfeiffer, Foster, Hopkins, Hanks, Banderas, Washington ou encore
Oprah Winfrey.... Jonathan Demme a été jursqu'au bout de ses convictions en
filmant le best seller adoré Beloved (esclavage), Philadelphia (le SIDA),
le noir et drôle Veuve mais pas trop (la Mafia) et surtout le terrifiant et
multi-oscarisé Silence des Agneaux (névroses). Grand défenseur de la cause
des noirs (il a produit le film sur Mandela), Demme est aussi l'un des
héritiers de la mémoire d'Alfred Hitchcock.
Nicole Garcia
Actrice, scénariste, réalisatrice (Europe)
On peut considérer qu'elle est une des cinéastes françaises les plus
respectées : un week end sur deux, le Fils préféré et Place Vendôme (près
d'un million de spectateurs) ont tous été des succès critiques, récolté des
lauriers (César, Venise...) et séduit le public. Ces films où les acteurs
(Baye, Lanvin, Deneuve) sont magnifiés proviennent sans doute de la
frustration de l'actrice, prête à sublimer les autres pour mieux se faire
reconnaître. Tavernier, Verneuil, Resnais, Lelouch, Blier, Sautet, Deville
ont tous succombé a son charme fragile. Récemment, elle fut l'épouse de
Bacri dans Kennedy et moi.
Jeremy Irons
Acteur (Europe)
Inquiétant et ambigüe, multiple et fascinant, le comédien Irons a commencé
à plaire dans Un amour de Swann. Mais c'est avec le Cannois (et Joffe qui
fait l'ouverture cette année) The Mission que son statut a pris de
l'ampleur. Double chez Cronenberg (Faux Semblants, M Butterfly), ni
coupable ni innocent chez Schroeder, en prise avec ses démons chez
Soderbergh, Malle, Wang ou Lyne, Jeremy Irons navigue en eaux troubles. A
l'instar de Malkovich, il s'est laissé convaincre par les sirènes
d'Hollywood : Le Roi Lion, L'Homme au masque de fer et Die Hard III.
Atypique.
Mario Martone
Réalisateur, scénariste (Europe)
Jeune cinéaste d'Italie, ses films (tous tournés dans les années 90), ont
souvent reçu les éloges des Festivals et des médias. En 92, Morte du un
matematico napoletano a obtenu le Grand Prix à Venise. En 95, son film
L'Amore molesto était en compétition à Cannes. Auparavant, il fut aussi
metteur en scène de théâtre, avec des pièces avant gardistes et
pluri-disciplinaires mêlant cinéma, scène, arts visuels (sa troupe Faux
Mouvement). Depuis un an et demi, il dirige le Théâtre de Rome.
Patrick Modiano
Ecrivain, scénariste (Europe)
Auteur cinégénique, ce prince des mots appartient au roman contemporain
français, un peu sulfureux. Il a scénarisé le quasi autobiographique
Lacombe Lucien pour Louis Malle et son roman Le Parfum d'Yvonne pour
Patrice Leconte. 15 romans plus tard (le premier, La place de l'étoile date
de 68), ce rive-gauchiste qui écrit mieux qu'il ne parle, est tout de même
détenteur d'un Goncourt (78) et d'un Grand Prix de l'Académie Française
(72). Il s'est aventuré dans d'autres écritures, avec des dessinateurs
(Sempé), des photographes, et une star (Deneuve) pour qui il a transposé
les souvenirs d'une étoile filante (Dorléac).
Arundati Roy
Ecrivain, scénariste (Inde)
Philosophe et auteur, elle a fait de "Dieu des petits riens" un Best seller
mondial et Booker Prize. Observatrice des contradictions et mythologies
indiennes, elle fut tour à tour architecte, décoratrice de cinéma,
scénariste avant de rédiger un essai (Le coût de la vie) à propos l'impact
du progrès (le nucléaire, les barrages électriques) sur son pays. Récemment
arrêtée, toujours au chômage, ce choix politique comme membre du jury à
Cannes prolonge une tradition de respect des libertés.
Aitana Sanchez-Gijon
Actrice, Présidente (Europe)
Italo-espagnole, cette scorpion latine a de quoi faire chauffer la
Croisette. Cette jeune comédienne de 32 ans (elle a commencé à 8 ans) a
fondé sa propre troupe pour y jouer du Sartre et du Tennessee Williams.
C'est en 95 avec A Walk in the cloud, en partenaire de Keanu Reeves, que
les spectateurs la découvrent. Elle enchaîne avec un autre film romanesque,
La Femme de chambre du Titanic. Volaverunt en 99 lui permet d'obtenir un
prix di'nterprétation à San Sebastian. A cela s'ajoute le poste hautement
institutionnelle de Présidente de L'Académie des Arts Cinématographiques
d'Espagne, depuis décembre 98.
Kristin Scott-Thomas
Actrice (Europe)
Fantaisiste, romanesque, sexy, et bilingue... KST est une star dans son
pays de naissance (Royaume Uni), dans son pays d'adoption (France) et à
Hollywood. Face à Cruise, Redford, Fiennes, Ford, elle fait tourner les
têtes et embrase les coeurs. Héroïne british de The English patient ou
comique à l'anglaise dans Quatre mariages et un enterrement, Kristin
promène sa silhouette presque trop maigre, sa blondeur presque trop
glaciale, sa voix lanscinante (qui narra les aventures de Microcosmos) dans
des films toujours très insolites ou des productions beaucoup trop
pompeuses... qu'elle hante avec un charisme tout naturel.
Barbara Sukowa
Actrice, concertiste (Europe)
On l'a vue l'an dernier en compétition dans le film de Tim Robbins (Craddle
will rock). Sukowa, égérie de Fassbinder (Lola) et star germanique, fut
Prix d'interprétation à Cannes avec Rosa Luxembourg (86). Elle a joué chez
Von Trier (lui-même en compétition), avec Irons (dans le jury) et dans de
nombreuses productions françaises (Un dimanche de flic, Equateur...). Elle
dégage une certaine atmosphère, que ce soit dans un cybermovie (Johnny
Mnemonic) ou un mélo épique (Le Sicilien). A côté de cela, elle est une
concertiste reconnue. L'harmonie même.
| | Jury des courts métrages
Luc Dardenne - Président
Réalisateur - Palme d'or 99 (Europe)
Documentariste, cinéaste (Rosetta, La Promesse), son style à la fois
réaliste et allégorique, pessimiste et fougueux en font un réalisateur
courtisé pour son style, son émotion brute et sa vocation à raconter des
vies peu flamboyantes. Le bruit d'une motocyclette ou celui des bottes dans
la boue en font un obsrevateur attentif des exclus de notre société ;
Dardenne est aussi responsable d'un atelier d'écriture scénaristique à
l'Université Libre de Bruxelles.
Un président qui aime les promesses...
Autour de lui : Francesca Comencini (réalisatrice et philosophe
européenne), Claire Denis (documentariste, actrice et cinéaste européenne),
Mira Sorvino (actrice et productrice américaine, déjà membre du jury Long
métrage en 98), et enfin Abdherramane Sissako (réalisateur mauritanien,
souvent sléectionné à Cannes).
***
Semaine de la Critique
Présidée par Bernardo Bertolucci
Ce réalisateur européen d'origine italienne a été découvert il y a 35 ans
avec des films pamphlétaires, révolutionnaires, profondément subversifs et
soi-disant néo-réalistes. Il est devenu avec le temps plus sage, plsu
esthète, plus contemplatif, passant du Dernier Tango à Paris (hit mondial)
au Dernier Empereur (10 Oscars), du Conformiste à Little Buddha, de la
critique à la recherche, en faisant tourner Depardieu, Malkovich, de Niro,
Irons, Reeves, ou encore Brando... Il est revenu à des films plus intimes,
explorant une Italie changée, transformée, comme lui.
***
Jury Caméra d'or
Présidé par le cinéaste Otar Iosseliani
D'origine Géorgienne (ex-URSS), Iosseliani avait présenté ce qui allait
devenir le Prix Louis Delluc 99, Adieu Plancher des Vaches!, an avant
première mondiale à Cannes, l'an dernier.
Survivante t toujours artiste, grâce à des financements principalement
français, il a remporté de nombreux prix, notamment à Venise où il cumule 3
Grands Prix du Jury. Sa vision des choses, mélange de farce et de
sensibilité, ont réussi à séduire un public toujours un peu plus large,
profitant de l'aura d'un Kusturica ou d'un Lounguine. Autour de lui : Solveig Anspach (réalisatrice), Yorgos Arvanitis (directeur
photo), Fabienne Bradfer (critique), Caroline Toussaint (critique), Eric
Moulin (Ficam), Céline Panzolini (cinéphile) | |