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L'orphelinat (Parwareshgah - The Orphanage)
Quinzaine des réalisateurs - Compétition
/ sortie le 27.11.2019
BOLLYWOOD IN TRANSLATION
Pour son second long-métrage, Shahrbanoo Sadat continue son travail autobiographique et s’intéresse à la manière dont des enfants de Kaboul perçoivent les changements politiques qui marquent leur pays à la fin des années 1980.
Qodrat, héros son quotidien
A 15 ans, Qodrat est un orphelin qui vit de petites arnaques dans les rues de Kaboul. Grand fan de Bollywood, il s’amuse à rejouer les scènes des films qu’il aime. Lorsque la police l’arrête et l’emmène dans l’orphelinat soviétique de sa ville, il découvre un environnement auquel il n’était pas habitué et traverse aux côtés d’autres orphelins les bouleversements propres à l’époque.
Sur le papier, le mélange « drame historique + musical » était risqué. Mais contre toute attente, Shahrbanoo Sadat s’en sort haut la main ici. Grâce à un personnage principal loin d’être insipide ou fragile, la réalisatrice de Wolf and Sheep s’autorise un portrait-charge des institutions publiques de Kaboul à l’époque. Des liens trop étroits avec l’URSS aux pratiques d’embrigadement des enfants, la cinéaste brasse large et n’hésite pas à pointer du doigt les défauts d’un pays qui s’apprête à devenir un Etat islamique.
Par chance, le scénario trouve un peu de légèreté dès qu’il est question des enfants. Si l’histoire de Qodrat (Qodratollah Qadiri) est marquée par ses interactions avec les deux brutes de l’orphelinat, l’adolescent trouve du réconfort auprès de ses camarades, ceux qui deviendront par la suite l’équivalent de frères à ses yeux. Très imaginatif, il se recrée mentalement des scènes de films bollywoodiens qui sont à la fois drôles et touchantes. A l’image de n’importe quel adolescent qui rêve d’être un homme, Qodrat se rêve héros de sa vie mais aussi du quotidien de ses frères.
On regrette bien évidemment que son idylle avec la jeune Sediga (Sedia Rasuli) ne soit pas davantage développée mais cela est compensé par les scènes de franche camaraderie que les garçons partagent. Entre rivalités saines et moments d’entraide, ces garçons partagent tout, avec une simplicité presque déconcertante.
Solaire et tendre, The Orphanage séduit tant par sa forme que son fond. Les scènes hollywoodiennes sont des bouffées d’air que le spectateur, à l’instar de Qodrat, ne peut s’empêcher d’apprécier.
wyzman
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