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The Ladykillers (The Ladykillers - The Ladykillers)
Sélection officielle - Compétition
USA / sortie le 09.06.04
LA REVANCHE DE BLACK MAMA
«- Si la graisse de fesse était côtée, tu serais milliardaire.»
Rien de nouveau sous le soleil des Coen. Après O Brother where art thou ? ils reviennent dans le Mississipi profond, doublé d’une bande original plus gospel que blues. Après Intolérable cruauté qui revisitait les comédies américaines des années 40, ils font le coup du remake d’une comédie britannique en exagérant tous les traits. Clairement, ce qui faisait la magie du cinéma des Coen – un style, une direction artistique, des histoires loufoques – s’est évaporée pour devenir des films plus classiques, trop cadrés, et presque maniéré.
Quelque part, disons-le, il n’y a plus d’originalité, et que ce film soit un remake montre à quel point les auteurs de Fargo se sont éloignés de leur singularité. Avec des stars et des dollars, depuis quelques films, les Coen explorent une veine plus grand public. Hélas pour nous, leurs films sont aussi moins réussis. Car à force de rendre hommage au cinéma d’antan, à leurs films cultes, ils construisent une oeuvre mais se détachent de leurs fans.
Certes leur portrait d’un Amérique moyenne, pas forcément « winner », et plutôt poétique a son charme. The Ladykillers est une comédie légère, très correcte, parfois hilarante, malgré quelques gags scatologiques assez faciles. Une comédie démodée diront certains. Ce n’est pas faux. Des costumes aux dialogues, de la réalisation aux personnages, il y a peu d’éléments modernes. On réactualise.
Bien sûr, parfois, la patte des Coen reprend le dessus et la jubilation est alors totale : la présentation des membres du « gang » est mémorable tant elle paraît impertinente. Ils font donc rire, souvent, notamment lorsqu’ils entrent sur des sentiers escarpés (le discours du pasteur ou la philosophie bouddhiste par exemple).
Le reste est plus attendu. Un assemblage de ratés, des citations d’Edgar Allan Poe, une moralité de mécréants et quelques phrases chocs ("Va te faire ramoner le colon") provoquent un résultat divertissant. Mais sans aucun entrain. Trop excessif, jamais extravagant, les recettes sont déjà connues. Le scénario n’est pas assez travaillé pour nous captiver. En revanche, les acteurs, tous, sans exception, permettent de sauver l’ensemble, grâce à leur talent savamment exploité. Pas de quoi tuer un chat. Mais de quoi se lécher les babines un soir de blues.
vincy
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