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The Rider

Quinzaine des réalisateurs - Compétition
USA


BROKEBACK MOUNTAIN





Deux ans après Les chansons que mes frères m'ont apprises, la réalisatrice Chloé Zhao nous revient par la grande porte avec The Rider, son deuxième long-métrage.

Fin de partie

Brady, un cow-boy têtu, a survécu à un terrible accident : son cheval lui a écrasé le crâne au cours d'un rodéo. En pleine convalescence, il tente de trouver du sens à sa vie, maintenant que ses rêves sont partis en fumée.

Ecrit comme un film d'apprentissage, The Rider est sans conteste l'un des films les plus marquants du cru 2017 de la Quinzaine des réalisateurs. En pleine quête identitaire, Brady s'avère plus universel que l'on ne le pensait. Courageux et optimiste, il tente de faire face à de nouveaux défis. Que faire s'il ne peut plus monter à cheval ? Comment gagner sa vie si son corps ne lui permet rien de physique ? Que dire à ses proches lorsque l'on ne sait pas de quoi demain sera fait ?

Conscient d'avoir permis à sa famille de survivre tout ce temps, Brady fait de son mieux pour garder la tête haute et ne pas se laisser submergé par ses émotions. Une réaction tout à fait humaine et qui nous plaît. Et si Brady fait figure d'anti-héros parfait, c'est parce qu'il est une vraie tête à claque. Le genre de protagoniste qui agace le spectateur lorsqu'il prend les mauvaises décisions mais fait preuve d'un peu de bon sens au dernier moment. Plus encore, Brady est un combattant, de ceux qui tombent mais se relèvent quand même, persistent et signent. De ceux que l'on aime donc.

Nouveau corps pour une nouvelle vie

Semblable à un film sur le deuil (Brady doit oublier son rêve d'être un grand cow-boy jusqu'à la fin de sa vie), The Rider dispose d'une photographie des plus extraordinaires. En tournant dans le Dakota, Chloé Zhao s'offre de magnifiques plans de champs désertiques et qui ne sont pas sans rappeler ceux de Terrence Malick. Sublimé par une nature omniprésente à l'écran, le corps de Brady Jandreau, l'acteur principal, n'en est que plus photogénique.

Car il convient de préciser que dans The Rider, le corps de Brady est au centre de toutes les attentions. Le film en fait le lieu de rencontre de toutes les angoisses du héros - et du spectateur. Peut-on lui faire confiance ? Brady peut-il se faire confiance ? Telles sont les questions qui reviennent sans cesse dans la tête de Brady, ce cow-boy plus authentique que ceux d'Ang Lee, plus iconiques que réalistes. Et pour faire comprendre à celui qui verra The Rider qu'il est important de faire attention à son corps, Chloé Zhao n'y est pas allée par quatre chemins.

Brady a pour petite soeur une jeune adolescente handicapée qui refuse de se faire dicter sa manière de s'habiller, et donc de porter un soutien-gorge. Quant à leur père, vieux roublard grincheux, il a du mal à raisonner son fils mais lui porte plus d'amour que l'on ne peut le dire. Ensemble, ils forment une famille certes un peu bancale aux yeux de certains mais des plus inspirantes.

Grâce à un montage efficace et une mise en parallèle entre les destins de Brady et de son meilleur ami tétraplégique Lane Scott, Chloé Zhao livre un film à la limite du documentaire sur les ravages du rodéo dans une Amérique acquise à Donald Trump. Un grand moment de cinéma !

wyzman



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