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Ajami
Quinzaine des réalisateurs - Fermeture
/ sortie le 07.04.2010
LA CITE DES DIEUX
"J’avais senti qu’il se passerait quelque chose mais je ne savais pas quoi� et la pire période de ma vie a commenc�."
Sous prétexte d’intrigue quasi policière, Ajami décortique le dysfonctionnement inévitable du quartier éponyme de Jaffa, microcosme sous tension o� la cohabitation des différentes cultures conduit � de fréquentes explosions de violence. Le résultat est une œuvre dense construite comme une tragédie grecque et rythmée comme un thriller qui décrit les factions et les clans en présence ainsi que la hiérarchie très précise qui les régit.
Le découpage en chapitres permet ainsi de découvrir les personnages tour � tour, et surtout le point de vue qu’ils portent sur la ville et sur les autres. Chacun apporte un éclairage nouveau au récit, démontrant minutieusement qu’un rien peut faire basculer l’équilibre précaire qui s’est instaur� � Jaffa.FIFA 15 Coins Le spectateur sait que l’issue (une fusillade meurtrière) est inéluctable. Il lui reste � découvrir pourquoi en suivant chaque personnage pris dans son engrenage personnel d� � une situation qui, forcément, le dépasse. Ce sont les causes historiques, culturelles et sociales qui président � la destinée de ces jeunes gens parmi lesquels il n’y a que des victimes. Victimes de l’époque, du lieu, du pass� et de la bêtise de leurs aînés. Car on le voit bien, � Jaffa, personne n’est trait� pour ce qu’il est vraiment, l’origine et bien sûr la religion formant une barrière invisible et définitive entre les êtres.
Pour leur premier film, Yaron Shani et Scandar Copti ont réussi un sans faute. On est envoût� par la noirceur et l’intelligence de leur récit mais également séduit par le dynamisme de leur scénario qui ne souffre d’aucune baisse de rythme. Preuve que l’on peut défendre un propos sérieux avec une mise en scène élégante et stylisée. Au final, on n’a qu’un seul regret : qu’un succès si brillamment men� ait ét� quelque peu terni par le début de polémique lanc� par Scandar Copti au moment des Oscars (voir notre article du 7 mars), venu rappeler un peu brutalement que la situation décrite dans le film est bel et bien impossible � vivre au quotidien, même pour ceux qui semblaient l'avoir dépassée.
MpM
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