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Akarui Mira� (Akarui Mira�)
Sélection officielle - Compétition
Japon
L’année des Méduses
� - Tu parles de futur, mais le tien et le mien sont différents�.
D’abord un pacte. Tous ceux qui ont aim� Millenium Mambo (la jeunesse de Taïwan) et Plaisirs Inconnus (la jeunesse de Chine), tous deux présentés � Cannes, le savent : nous sommes assez � imperméables � aux portraits de la génération adolescente actuelle quand elle est filmée par des réalisateurs asiatiques. Celui-l� ne fera pas exception. Donc le pacte : vous êtes en désaccord, nous n’y verrons aucun inconvénient.
Le film de Kurosawa Kiyoshi est un essai poétique (et un peu métaphorique) sur l’attente d’un futur (le sien) et le dialogue entre les générations. L’intuition, les illusions, les fantasmes sont symbolisés par une étrange méduse, mortelle, hypnotiseuse, radieuse. Il y eut bien L’Anguille� Dans ce Japon qui mélange le travail répétitif et ingrat � une quête de loisirs, le cinéaste essaie de mettre en avant, maladroitement, un rapport humain entre une jeunesse - qui a coup� ses racines au point de renier son patronyme et s’inventer des pseudos identités - et des � vieux � qui devinent leurs fautes et responsabilités.
La critique est connue : famille éclatée, individualisme forcen�, pertes de repères, refus de la réalité… Le propos est hélas un peu vain. Derrière un esthétisme séduisant mais facile. D’autant qu’il doit nous manquer des clefs pour comprendre toute la densit� de ce scénario plein de vacuit�.
Trois personnages, trois voies, trois choix. So what ? L’ennui nous gagne. Comme cet ennui envahit les jeunes de Tokyo � la fin du film. L’avenir est devant eux mais l’avenir est opaque pour le spectateur.
Interprétons les rêves, donc. Le transfert d’un fils � l’autre pour le vieux monsieur. L’homosexualit� sous jacente pour les deux amis. La méduse comme icône du rêve forcément fatal.
�- Vous n’y croyez pas � cette histoire. � Nous non plus. D’ailleurs le papy répond : � - Non. Il ne s’agit pas d’y croire mais o� est l’intérêt ?�. C’est aussi la question qu’on pose au réalisateur. Ses personnages sont aussi désemparés que le spectateur � la fin du générique.
Il restera cette image spectrale des méduses phosphorescentes, ce très bel acteur (Odagiri Joe), mélancolique et attirant, ces quelques séquences de prison o� l’incommunicabilit� n’a jamais ét� aussi frappante. Pour construire un avenir brillant, il faut bien plus que le rêver.
(Vincy)
Vincy
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