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Production : Maïa films/Gilles Sandoz Réalisation : Claire Simon Scénario : Claire Simon, Jérôme Beaujour, Nadège Trébal Montage : Julien Lacheray, Daniel Gibel Photo : Pascale Granel, Claire Simon Distribution : Shellac Musique : Martin Wheeler Durée : 101 mn
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Kader Mohamed : Moisi
Camille Varenne : Livia
Gilbert Melki : Jean Susini
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Ca brûle
Quinzaine des réalisateurs - Compétition
France
Dès le titre, tout un univers de sensations est convoqué. La châleur du brasier, le crépitement et la danse des flammes, l'odeur âcre du bois carbonisé, la saveur amère de la fumée épaisse... Le feu, bénédiction divine et fléau humain, est au centre du film de Claire Simon avec tout son cortège de légendes, de croyances et de non-dits. « Les histoires de feu m'ont toujours fascinée », explique la réalisatrice. « J'en ai eu peur et j'ai adoré ça toute mon enfance. C'est à la fois beau et destructeur, et j'ai eu envie de m'en approcher. Chaque grand feu donne lieu à toutes sortes d'histoires, vraies ou fabulées : les pyromanes, les incendiaires, les accidents. L'idée qu'une jeune fille mette le feu m'a bouleversée. J'imaginais une révolte, une fureur solitaire, une passion amoureuse. Une espèce de terrorisme à usage individuel, la catastrophe comme mode d'expression. »
Claire Simon est partie de rumeurs et d'histoires entendues à propos des feux pour écrire le scénario de Ca brûle. Ces bribes de réel sont devenues comme autant de mots-clef parsemant son texte. Avec, comme objectif principal, l'envie de raconter un acte et surtout les heures qui le précédent, sans l'annoncer ni le justifier. « Ce qui m'intéressait dans cette fiction, c'était d'affronter deux impossibles : l'animal et le feu, deux choses contre lesquelles le cinéma ne peut rien. A moins de passer par le documentaire ou par une stylisation très artificielle qui fait passer le monde en toile de fond, comme un décor de théâtre. Pour ma part, j'ai opté pour la méthode Rossellini contre celle de Spielberg [le « montage interdit » d'André Bazin, où l'acteur, les flammes et la fumée sont réunis dans le même cadre]. Rossellini sait que le monde et sa brutalité ne doivent pas être asservis à la fiction sous peine de disparaître, ainsi il filmait Ingrid Bergman et les rues de Naples dans un champ contre champ qui montrait toute la puissance du monde et celle de la fiction en les confrontant au ras d'une collure sans les dissoudre l'un dans l'autre. »
La réalisatrice a beaucoup étudié la topographie du village et des alentours car elle était persuadée que cela déterminerait continuellement l'action dramatique. Elle a également fait des repérages dans la caserne des pompiers de Jouques, observant leur comportement, cette impression qu'ils donnent de former un club où chacun vient se choisir une famille de copains, un peu potaches et dragueurs. « Cette vie en commun un peu adolescente, excessive, confortable, est le contrepoids de l'instant de bascule entre la vie et la mort dont les pompiers sont souvent les passeurs », précise-t-elle. « Les pompiers de Jouques m'ont beaucoup appris. J'ai utilisé leur façon de parler, leurs protocoles d'action qui, comme l'uniforme, les protègent de toute personnalisation, de tout sentimentalisme. »
Son héroïne, Camille Varenne, joue la comédie pour la première fois. Passionnée d'équitation depuis l'âge de huit ans, la jeune fille est passée par l'école du Cirque des Fratellini où elle a entre autres pratiqué la voltige. Pour son premier film, incarner le rôle principal était un véritable défi. « C'est une fille complexe avec une histoire personnelle très forte », déclare Claire Simon. « Le pari était de pouvoir restituer à l'écran ce qu'elle avait en elle. Peu à peu, elle est devenue pour moi comme le vecteur du film. »
MpM
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