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Production : BOM FILM Réalisation : Kim Jee-Woon Scénario : Kim Jee-Woon Montage : Choi Jae-Geun Photo : Kim Ji-Yong Format : Super 35 mm Décors : Ryu Sung-Hee Distribution : Mars Distribution Son : Kim Kyung-Tae Musique : Dalpalan, Jang Young-Kyu Costumes: Cho Sang-Kyung Maquillage : Kim Do-Hee Durée : 120 mn
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Whang Jung-Min : Le chef Baek
Kim Young-Chul : Le chef Kang
Lee Byung-hun : Sunwoo
Shin Mina : Heesoo
Kim Roi-Ha : Moon-Suk
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Dal kom han in-saeng (A Bittersweet Life)
Sélection officielle - Hors compétition
Corée du Sud / sortie le 10.05.06
Kim Jee-Woon a une affection particulière pour les films de
genre. Après s'être réapproprié les codes du cinéma
d'horreur avec Deux soeurs (Grand prix du Festival du
film fantastique de Gérardmer en 2003), il réinvente le film
noir pour les besoins de Bittersweet life, polar
esthétique et violent situé dans le milieu des gangsters
coréens. "Le film noir est un genre amusant pour un
cinéaste, explique-t-il. L'idée de créer une réalité
de toutes pièces m'intéresse bien plus qu'une simple
reconstitution. Le film noir me permet de créer des décors,
des personnages, des éclairages ou de l'obscurité en toute
liberté. Cela me plaît beaucoup, même si c'est parfois très
difficile. J'aime être totalement maître de ce que je fais."
Le motif de l'enquête, qu'elle soit policière ou
introspective, est au centre du film noir. On cherche un
meurtrier, une issue de secours ou tout simplement la
vérité. C'est pourquoi Kim Jee-Woon a choisi de construire
son intrigue autour d'un personnage à la recherche de
lui-même. Sunwoo, homme froid et sans émotion, reconquiert
peu à peu l'humanité qu'il avait perdue en accomplissant une
vengeance sanglante et salvatrice. En cela, il est dans la
ligne droite de personnages récents tels que La Mariée de
Kill Bill ou l'homme kidnappé de Old boy, eux-même
héritiers directs de tout un pan du cinéma mondial et
notamment asiatique (le schéma classique du Wu Xia pian
est celui d'un individu bafoué injustement passant le reste
du film à laver son honneur, dans le sang dans la majeure
partie des cas). Sunwoo n'y fait pas exception qui doit tuer
pour recouvrir sa dignité et obtenir une réponse à ses
questions.
Kim Jee-Woon accompagne sa narration d'une ambiance
nocturne, urbaine, à l'esthétisme stylisé et élégant, qui
rappelle le noir et blanc classieux des grands films noirs
des 40's-50's. C'était important pour le cinéaste de recréer
un univers très codifié, lisible au premier regard. "Il
n'y a pas que la narration qui permet de raconter une
histoire, mais aussi les images, les matières, les
expressions du visage, les nuances du jeu des acteurs,
souligne-t-il. Dans mes films, aussi limpide que soit la
narration, ce n'est pas vraiment elle qui guide la
compréhension de l'histoire. Mon style consiste à trouver un
équilibre subtil entre les différents éléments de la mise en
scène afin de donner un sens à l'intrigue. C'est ainsi que
dans un certain nombre de scènes l'utilisation de la musique
ou d'inserts ajoutés au montage apporte des informations au
spectateur. Chacun possède son propre style tout en cherchant à être le plus authentique possible. Je crois que quel que soit le style qu'on adopte, il doit être au service de
l'intrigue."
Il n'est plus possible de faire en 2006 les films que l'on
faisait dans les 40's, et Kim Jee-Woon l'a bien compris. Il
a vu les oeuvres de ses prédécesseurs et de ses pairs et les
a assimilés, rebondissant sur leurs idées et leur
inventivité. Ainsi la scène où Sunwoo, comme La Mariée, est
enterré vivant. Lui-aussi parvient à rejoindre la surface.
Sauf que ses bourreaux, susceptibles d'avoir vu Kill
Bill, l'attendent de pied ferme, pas vraiment impressionnés par l'exploit. En plus de son style inimitable et d'une narration volontairement moderne, le réalisateur apporte donc une touche d'humour noir et d'absurdité qui éclaire le film de l'intérieur. "Il y a plusieurs scènes violente dans A bittersweet life. Pourtant, je n'ai pas
cherché à prendre cette violence au sérieux et à la traiter
de manière réaliste mais décalée., déclare-t-il. Le
monde est trop absurde pour qu'on le représente de manière
sérieuse au cinéma. Le monde est cruel, chaotique et
ridicule. Absurde est le terme que j'ai le plus employé sur
le tournage du film. Face à l'ironie de l'existence, à sa
force inexorable ou à ses difficultés insurmontables, on ne
dispose pas toujours d'une grande marge de manoeuvre."
Ce mélange détonnant d'humour noir et de violence extrême a valu au film un accueil chaleureux sur la Croisette où il
était présenté hors compétition ainsi que le prestigieux
prix Action asia au festival du film asiatique de Deauville.
MpM
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