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Production : Memento films, Hiner Saleem Production, La cinéfacture Réalisation : Hiner Saleem Scénario : Hiner Saleem Montage : Anna Ruiz Photo : Robert Alazraki Format : 35mm, 1.85, Dolby SRD Décors : Fakher Sherwani Distribution : Memento films Musique : Nikos Kipourgos, Yan Axin Durée : 96 mn
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Nazmi Kirk : Ako
Eyam Ekrem : Le chauffeur
Belcim Bilgin : Selma
Ehmed Qeladizeyi : Sami
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Kilomètre Zéro
Sélection officielle - Compétition
/ sortie le 14.09.05
Produit par la jeune société de production Memento Films (dont on attend le prochain film de Crialese, le cinéaste de Respiro), Kilomètre Zéro est avant tout le premier film Irakien sélectionné en Compétition officielle. Aubaine médiatique (pour le Festival qui adore ce genre d'exclusivité ou de première un peu opportuniste), atout politique (d'autant que Hiner Saleem, le réalisateur, appartient à la minorité "victime" Kurde), oeillade artistique (c'est le genre de films qui cousine intimement avec ceux du Président du jury, Kusturica).
Au final aucun prix malgré la présence de toute l'équipe durant la soirée de clôture. Depuis le temps a passé, et le film sort en pleine rentrée, morose, sur une cinquantaine de copies. Il faudra tous les éloges critiques pour sortir les cinéphiles de leur torpeur, déjà assommés par des films comme Paradise Now ou Cadeau du ciel...
Saleem n'est pas un nouveau venu. Romancier (Fusil de mon père), on lui doit le très bien critiqué Vive la mariée et la libération du Kurdistan, le discret Passeurs de rêves et le méconnu Vodka Lemon, qui se déroulait en Arménie. Les Kurdes, qu'ils soient au nord ou au sud de la Turquie, est le sujet central du cinéma d'Hiner Saleem, qui réside en France depuis son exil d'Irak (au début des années 80).
Petite nouveauté qui s'incruste dans ce quatrième film, le dictateur qui a conduit à son exil, celui qui a opprimé son peuple, a été renversé lors du tournage de Vodka Lemon. L'urgence, l'impatience, le désir : de ces sentiments, naît un film, sans financement à l'origine, filmé en plein Kurdistan Irakien. cela durera quatre mois, le scénario se développant en cours de route.
Dans un pays peu habitué au cinéma - combien de films? - il y avait peu de caméras, de pellicules. L'Irak de Saddam disparaissait assez vite (y compris les drapeaux), ce qui rendait compliquer les reconstitutions. Jusqu'à devoir reconstruire une statue du tyran (sculptée par un Arabe puisque les Kurdes refusaient la proposition).
Epique donc. Cette histoire de désertion prend sa source dans la vie du frère du réalisateur. Mais il refuse l'étiquette de cinéaste militant, même si l'individu qu'il est aime la politique. "Je fais du cinéma parce que je n'ai pas le pouvoir de changer le monde."
vincy
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