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Production : Diaphana Films, France 3 cinéma Réalisation : Dominik Moll Scénario : Dominik Moll, Gilles Marchand Montage : Mike Fromentin Photo : Jean-Marc Fabre Décors : Michel Barthelemy Distribution : Diaphana Distribution Son : François Maurel Musique : David Sinclair Whitaker Costumes: Virginie Montel, Isabelle Pannetier Durée : 129 mn
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Lemming (Lemming)
Sélection officielle - Ouverture
France / sortie le 11.05.05
Son incontournable Harry un ami qui vous veut du bien fut longuement encensé. Une aventure qui commencera à Cannes 2000 avant d'être relayé par un étonnant succès public dès la sortie du film en août de cette même année. Cinq ans plus tard, Dominik Moll revient en compétition officielle, ouverture du 58è festival en prime. Entre temps, il aura digéré le succès d'Harry… et se sera attelé trois années durant à l'écriture de ce thriller fantastique, co-signé Gilles Marchand (Les sanguinaires, Ressources humaines, Feux rouges, Bon voyage).
Lemming : curieux titre, directement inspiré d'une légende romantique. Le lemming est un petit rongeur des pays scandinaves et anglo-saxons, dont les épuisantes migrations de masse sont assimilées à de lyriques suicides collectifs. Il n'en aura pas fallu moins pour inspirer Dominik Moll. Deux couples, une intruse, dans la veine de ses précédents films ; un suicide assorti d'un jeu de comportements énigmatiques en échos : ainsi se dessine le tout chaud Lemming. Au menu : fantasmes, aliénation et chimères. Le genre s'est imposé de lui-même. "Nous nous demandions s'il fallait nous tenir à une lecture psychologique ou si nous devions privilégier une approche plus fantastique", explique l'auteur réalisateur. "C'est cette dernière solution qui nous a paru plus cinématographique et plus riche. Le fantastique n'était pas un but en soi mais nous a permis de donner sa structure narrative au film". Un mot d'ordre plutôt bien suivi. A l'écran, jeu d'acteurs à la clé, Lemming marie subtilement les genres.
Laurent Lucas, Charlotte Gainsbourg, André Dussolier et Charlotte Rampling alternativement en duo, trio et quatuor pour la première fois à l'écran. Après mure réflexion, Dominik Moll s'en est de nouveau remis à Laurent Lucas, acteur vedette de Harry…, dont la "force tranquille selon les confidences de Moll collait parfaitement au personnage d'Alain. Idem pour d'André Dussolier, pressenti dès l'écriture. Le jeune réalisateur souhaitait tourner avec le comédien depuis son rôle dans Melo (Resnais, 1986). Pas moins que ça ! Sentiment d'admiration tout autre mais aussi fort pour Charlotte Rampling. Le réalisateur nous explique : "Je savais que Charlotte Rampling allait magnifier cette alliance de séduction, de trouble et de détresse qu'exigeait le personnage d'Alice. Elle l'a abordé frontalement, sans jamais se soucier de son apparence physique pour interpréter cette femme en crise. Elle lui donne une attraction et une vulnérabilité bouleversante". Le ton est donné. Charlotte Gainsbourg, comédienne et personnage reflet de celui de Rampling allait le parfaire avec ce mélange de fragilité et de grande force qui d'emblée a convaincu le cinéaste. Une expérience jubilatoire pour la comédienne recrutée sur casting ; de ses propres aveux littéralement stupéfaite par le résultat à l'écran. "Je n'arrivais donc pas en terrain conquis, mais cela renforçait mon désir. On se sent plus volontaire d'avoir à défendre son rôle, c'est agréable", nous confie Charlotte Gainsbourg. "Le rôle de Bénédicte m'apparaissait particulièrement difficile. Prendre la peau d'une autre peut facilement paraître ridicule. Ce n'était pas évident d'être sûre de moi, car je me sentais toujours en déséquilibre entre réalisme et irrationnel". Un rôle complexe. A l'écran assurément de concrètes performances pour une intrigue haute en reliefs.
Sabrina
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