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(C) 96-01 Ecran Noir

Queenie in love
USA/France
Sélection Quinzaine des réalisateurs
Projection: 18 Mai 2001
Sortie en salle : 12 septembre 2001

Production : Pascale Breton et Olivier Brémond
Réalisateur : Amos Kollek (Sue perdue dans Manhattan)
Scénario : Amos Kollek
Photo : Ed Talavera
Montage : Ron Len
Musique : David Carbonara
Durée : 98 mn
Victor Argo (Horace)
Valerie Geffner (Queenie)
Louise Lasser (Martha)
Mark Margolis (Spencer)
Austin Pendleton (Alvin)
Kris Carr (Tzocki)
David Wike (Skip)
 
Queenie, 24 ans, travaille dans un centre d'enfants en difficulté au sein des quartiers pauvres de Manhattan et rejette le confort bourgeois de ses parents. Un rien excentrique et plutôt douée pour jouer la comédie, elle rêve de devenir actrice sans quitter sa bonne vieille ville de New-York et surtout East Village. De son côté Horace, un vieux flic à la retraite, ne croit plus à grand-chose, mais quand sa route va croiser celle de Queenie, elle va l'entraîner dans un tourbillon saugrenu et ludique qui va lui réapprendre à vivre, et peut-être même, à aimer.
 
 
Le réalisateur de "Sue perdue dans Manhattan" et de "Fast Food Fast Women" délaisse pour cette fois son actrice fétiche, la pétulante Anna Thomson, qui passe le relais à la jeune et talentueuse Valerie Geffner. Se concentrant éternellement sur les méandres de la vie New-Yorkaise, Amos Kollek aborde pourtant la grosse pomme à revers en inversant la trame dramatique de ses deux précédents films pour nous livrer une comédie burlesque aux accents de folie surréaliste. Si le vague à l'âme n'est pas absent de ce mélange délirant, le choix porté par le metteur en scène sur Valerie Geffner, alias Queenie, se révèle hautement judicieux puisque celle-ci se démarque clairement du style poupée de verre d'Anna Thomson grâce à un caractère roublard et une beauté étrange et fascinante qui impose une présence presque inoubliable.
Coïncidence, c'est pourtant Anna Thomson, qui connaissait Valerie pour lui avoir tiré le portrait, qui poussera Kollek à accepter la jeune actrice sur le tournage de "Fast Food Fast Women" dans un tout petit rôle. Conquis par le style déluré et le regard perçant de la jeune Valerie Geffner, Amos Kollek s'est mis à écrire "Queenie in love" pour l'actrice qui saute aujourd'hui dans le grand bain du cinéma après avoir accumulé nombre de petits boulots, avoir chanté à Broadway et tourné dans un nombre invraisemblable de publicités.
 
Coup de folie sur Manhattan

Sorte de Woody Allen trash, Amos Kollek dépeint avec un élan de fantaisie sans retenue (enfin..) des personnalités New-Yorkaises que ne renierait pas le réalisateur de "Manhattan" sans pourtant franchir certaines limites de bienséance qu'enfonce allègrement Kollek, et c'est peu dire.
La marginalité New-Yorkaise ainsi représentée gagne un galon dans l'originalité des moeurs de ses apôtres (tel ce couple de vieillards SM qui organise des soirées "spéciales" pour arrondir ses fins de mois) mais lasse rapidement par une accumulation alambiquée de situations loufoques et de dialogues de sourd qui teste toujours plus loin les limites du spectateur à percevoir l'humour grinçant et absurde comme une valeur jubilatoire. On jubile un moment et puis c'est marre.
Même si le changement de cap que met en place Kollek -par rapport à la noirceur tragique de ses précédents films- est plus que bénéfique pour ce réalisateur qu'on aurait tort de classer dans un seul et unique répertoire, l'abus de frivolités burlesques étonne autant qu'il fatigue.
Reste, et c'est déjà pas mal, une belle histoire d'amour, entre deux âges, inhabituelle et sincère, desservie avec brio par la frimousse glamour et déjantée de Valerie Geffner (bientôt indispensable!) et les allures attendrissantes et un rien pataudes de Victor Argo.
Et si Kollek a du mal à nous faire vibrer, c'est toujours un plaisir de se laisser guider dans les rues d'un New-York attachant et proche de l'univers de "Smoke" et "Brooklin Boogies".

Romain-