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| Réalisation: Rodolphe Marconi
Production: Gémini Films
Scénario : Rodolphe Marconi et Gilles Taurand
Image : Carlo Varini
Montage : Isabelle Devinck
Musique : Niko Bikialo
durée 87 mn |
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Louis Garrel (Antoine)
Jane Birkin (Louise Vernet)
Elisabeth Depardieu (Christiane)
Didier Flamand (Gabriel)
Mélanie Laurent (Clara)
et aussi Didier Beace, Annie Girardot
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Antoine étouffe : HEC en bout de route, la reprise de la boîte à Papa, une
famille qui ne se soucie pas de lui, une copine sédentaire avec qui il
baise mal. Un jour on lui propose un rôle de cinéma, par hasard. Il
accepte. Prêt à tout plaquer. Cependant il se laisse obséder par deux
personnes : l'acteur qui s'est suicidé et qu'il remplace, et la
réalisatrice, qui baisait avec l'acteur.
Les scandales et les vérités éclatent. Il se retrouve seul, désemparé. Il
doit chercher son chemin.
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C'est le premier film de Rodolphe Marconi. Son court métrage Stop (99)
avait reçu le Prix du jury du court métrage à Cannes. Il avait fait la
Villa Médicis (époque où il a rencontré l'acteur pricpal, Louis Garrel,
fils du réalisateur Philippe Garrel). Au départ ce réalisateur était
comédien. il a donc collaboré avec l'un des compères de Téchiné, le
scénaritse Gilles Taurand. Produit par Paulo Branco (Les ames fortes de
Ruiz, Oliveira...), le film se retrouve en Quinzaine des réalisateurs. On
note ainsi un casting classieux, avec Jane Birkin en tête de pont. C'est
son premier film français depuis On connaît la chanson de Resnais (un tout
petit rôle, le temps d'une scène avec Bacri) et sinon depuis le Mocky de
94 (Noir comme le désir). Une longue absence.
Evidemment le titre a été jugé comme une provocation par les intégristes
religieux, qui s'approprient donc le vocabulaire de la Bible. L'affaire
est portée devant le Tribunal de Paris, quelques jours avant la sortie du
film. Le juge a d'ailleurs autorisé le film à porter ce titre...
Ces mêmes "fidèles" avaient protesté lors des sorties de The Last
temptation of the Christ et Je vous salue Marie (respectivement Scorsese
et Godard).
Enfin, ne vous y trompez pas, malgré le titre : le cul est peu présent. On
peut même noter une invraisemblance. Après un coït apparemment précoce, le
jeune homme se retire totalement propre du côté du petit oiseau, très petit
pour un membre venant à peine d'éjaculer. C'est bien de simuler, mais gare
aux gaffes quand même...
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L'ECOLE DE LA CHAIR
"Tu sais papa, je crois que j'ai aussi perdu la foi."
A l'origine, il y a les influences, l'histoire, le ton. Nous nous situons
dans l'empreinte d'un cinéma français proche de Téchiné, Corsini, et pas
très loin de Jacquot. Le jeune réalisateur y laisse aussi son empreinte,
composée d'images abstraites (ballet, mathématiques, nus), de personnages
fugaces mais essentiels.
Ceci est mon corps aurait pu s'envoler de lyrisme et de romantisme,
s'amouracher pour une histoire sordide et immorale, se coller à un sujet
dramatique, une errance fatale.
Le film débute bien, s'embourbe, et s'enfonce scène après scène dans une
impasse.
Les acteurs sont bons, les jeunes comme les vieux, même si les seuls dont
tombe amoureux sont les plus fous : Girardot, mais surtout Jane Birkin, en
vieille féline mystérieuse, inquiétante, cruelle. Elle sauve le film : ses
scènes sont les mieux écrites, et on un sens psychologiquement. Si les
acteurs sont la préoccupation visible du jeune cinéaste - ils lui rendent
bien - il aurait dû être moins exigeant d'eux et s'imposer la même rigueur
sur le scénario et la réalisation. Certaines scènes sont complètement
ratées (la dispute entre Garrel et Birkin). Des personnages sont baclés,
notamment la mère (Elisabeth Depardieu méconnaissable avec ses lèvres au
collagène) et les deux gamines.
Le film accumule les clichés, les banalités, les déjà-vus. Il n'y a rien
de neuf dans le discours. le script est épouvantablement mal écrit, sans
aucune ambition cinématographique. Ce nombrilisme aux frontières de
l'autobiographie ne nous interpelle jamais, ne nous renvoie à aucune
émotion, ne nous révèle rien.
On ne peut pas s'attacher à ces coprs sans intérêts, ces vies comme toutes
les autres, et l'absence d'action dramatique. On s'égare, un peu plus, à
chaque minute qui passe, jusqu'à se fondre dans le flou des lumières de la
ville, sans aucune réponse. Il n'yavait aucun but. On peut être poète à
condition d'avoir le style.
Marconi n'est pas mauvais : l'introduction avec cette répétition de
ballet, la séquence d'anniversaire de la grand mère (Annie Girardot volant la
vedette à tous), ou encore ces flashs sur ces corps nus sont autant
d'impressions fortes et instantanées. Mais elles ne conduisent nulle part.
Il n'y a aucun imaginaire, juste un rêve quelconque de couper le cordon de
manière amateure.
C'est un peu l'idée de ce premier film. Couper le cordon de ses influences
de manière amateure. Un jeune homme paumé, ça n'a rien de neuf dans le
cinéma français. d'autant quand il y a l'aspect à certains moments d'un
téléfilm "socio-réaliste" pour France 3.
On aurait aimé que le film approfondisse la métaphore charnelle,
corporelle, le besoin de la peau, du mouvement, comme dans la danse. Au
lieu de cela, on nous livre un essai sur les tourments d'un adolescent,
totalement insipide. Reste la musique, très Ircam, mais séduisante.
Vincy- |
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