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| Production : Daiei / NTV / Imagica
Réalisateur : Kiyoshi Kurosawa
(Charisma, Cure..)
Scénario : Kiyoshi Kurosawa
Photo : Junichiro Hayashi
Montage : Junichi Kikuchi
Musique : Takefumi Haketa
Son : Makio Ika
Effets Spéciaux : Asano Shuji
Durée : 117 mn |
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Kato Haruhiko (Kawashima Aso Kumiko (Michi) Koyuki (Harué) Arisaka Kurume (Junko) Matsuo Masatoshi (Yabé) |
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Un jeune informaticien se pend sans motif apparent dans son appartement. Sous le choc, ses collègues
décident d'enquêter sur les raisons de ce geste et trouvent chez lui une disquette qui contient un étrange
témoignage. Cette disquette va alors répandre un virus qui va contaminer tous les réseaux informatiques
de Tokyo, mais aussi les esprits, qui sont victimes d'inquiétantes apparitions fantomatiques. |
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"Kaïro" : Ce mot peut vouloir dire "circuit" et s'illustre en Japonais par la représentation d'un carré dans
un carré.
Kiyoshi Kurosawa est un cinéaste rare et précieux, qui se distingue de la majorité des réalisateurs
d'Extrême-Orient par une rapidité de travail exceptionnelle (quatorze films en neuf ans) et un univers si
particulier que certains le surnomment le Lynch Japonais. Kurosawa tisse films après films le canevas
anguleux d'une même obsession qu'il traite toujours de manière très différente et très particulière :
l'incommunicabilité. Et si, depuis le mystérieux "Cure", son dernier long-métrage d'épouvante, il renoue
aujourd'hui avec le fantastique, il base une fois encore son scénario sur ce même sujet.
Dans Kaïro, Kurosawa donne une vision très sombre des nouveaux moyens de communication, dans
laquelle le téléphone ou Internet sont associés à la mort. Il s'en explique par un dégoût fondamental de
ces dits "moyens de communication" qui ne camouflent en fait que de simples réseaux d'échange
d'informations. Sa vraie définition de la communication réside surtout dans la faculté à visualiser l'autre
sans avoir recours aux moyens de communication. L'autre facette du réalisateur, laquelle le rapproche
du cinéaste Masumura (Akai Tenshi), très admiré au japon, c'est le pessimisme étouffant qui domine
chacun de ses films. Il développe toujours une vision apocalyptique du monde avec l'idée naissante
d'une possible reconstruction, un nouveau départ, une humanité qui se doit repartir de zéro.
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APOCALYPSE NOW
"La mort, est un isolement.."
Comme à son habitude, le prolifique Kurosawa tisse un film qui effleure de si peu le génie qu'il n'en est
que plus désespérant. Car cette distance infime, ce fossé des plus petits entre un "grand" film et une pâle
réussite est si mince que les choix disgracieux qui ternissent le vernis étincelant de Kaïro nous explosent
radicalement au visage. De bien belles espérances pourtant, une musique étrange et fascinante, des
effets sonores effrayants, des images souvent soignées et un montage particulier et percutant. Pour
parfaire cette alléchante mise en bouche formelle, le slogan vendeur de l'affiche ne ment pas :"vous
connaîtrez la peur !". En la matière, Kurosawa sait torturer ses personnages et le spectateur.
Contrairement à la peur "de sursaut", largement utilisée dans les productions américaines, l'épouvante
nippone (c'est également le cas pour Ring) glace l'atmosphère, fige l'angoisse dans la longueur avec
simplicité et sans véritables recours à la machinerie illusoire pour hérisser les cheveux du public. Dans
cette optique, reconnaissons l'efficacité et le talent de la touche Kurosawa. Mais trop de confusion, une
ampleur dramatique trop grande et une démesure du propos (l'apocalypse, rien que ça) tendent à
fausser la route à la compréhension du spectateur. Sans compter les recours absurdes et franchement
risibles pour certaines mises en situation. Innovant d'un côté (les "pièces à fantômes", une sorte de zone
interdite traumatisante), Kurosawa exploite les pires clichés des films d'horreur de l'autre : classique
donc, l'un des héros entre dans une pièce "maudite" pour récupérer le bouchon d'un baril d'essence
inutile alors que celui-ci vient de lui échapper des mains. Mince, la porte se referme sur lui.
À cet instant, croyez-moi, le sentiment de peur qui vous obstruait la gorge il y a quelques minutes a
complètement disparu.
Et si Kaïro fait inévitablement songer à Ring (bien que la disquette remplace la vidéo), reste que la fin
est autrement moins enthousiasmante, s'ouvrant sur une vision apocalyptique mondiale
quasi-incompréhensible et qui brise le bel élan des personnages s'escrimant avec passion à percer le
mystère. Une fin résignée donc, (bof, après tout, la solitude permet de se retrouver..) et surtout
ennuyeuse. À se demander si l'histoire toute entière n'était pas qu'un gigantesque prétexte pour justifier
cette issue idéologique.
Seule l'exploitation du thème fétiche de Kurosawa, la non-communication, est parfaitement lisible et
plutôt bien interprétée (on peut comprendre que c'est la cause véritable du désastre) dans cette fable
aussi étrange, sans doute subtile, mais mollement conduite et maîtrisée.
Curieux, sans plus..
Romain- |
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