|
|
|
|
|
|
|
|
| |
|
|
| Réalisation: Jean-Luc Godard
Production: Alain Sarde, Ruth Waldburger, ARP selections
Photo : Christophe Pollock, Julien Hirsch
Durée: 98 mn |
| | |
Bruno Putzulu (Edgard)
Cécile Camp (Elle)
Jean Davy (Grand père)
Françoise Verny (Grand mère)
|
|
|
|
|
D'un postulat - les adultes sont difficiles à définir si on ne raconte pas son histoire - on nous emmène dans une aventure où naît un projet, où se rencontre un homme, l'auteur, et une femme. Ils s'étaient déjà rencontrés, avant.
|
|
|
20 millions de Francs, c'est presqu'un des budgets les plus élevés de JLG. le maître (le penseur?) du cinéma, exilé en Suisse, réalise de plus en plus rarement, reçoit des prix en remplacement.
Sarde le produit donc depuis 23 ans par fidélité. Difficile de trouver un distributeur pour des oeuvres scénarisées ou non qui ne trouve de public que dans les aficionados de la Nouvelle Vague.
Ici Godard, sans enfant, râleur devant l'éternel, en rage contre de nombreuses fatalités, a réquisitionné, pour sa simplicité, Bruno Putzulu, sociétaire de la Comédie Française et césarisé.
ici il est parti du titre, le tournage et la production ont duré 4 ans. C'est aussi la première fois depuis Masculin Féminin qu'il tourne dans Paris, qu'il filme Paris. Cette année, avec Tsai Ming Liang et Manoel de Oilveira c'est le troisième "étranger" à porter son regard sur la ville lumière. On y croise aussi le critique de cinéma de RTL, Remo Forlani; et aussi l'éditrice Françoise Verny, autrefois légendaire à cause des mauvaises blagues d'Antoine de Caunes sur son sujet, à Nulle Part Ailleurs. On note aussi l'affiche de La Pomme, de Makhmalbaf, présente lors de la projo officielle du film de Godard. La Pomme a été produite par Karmitz et Véronique Cayla, nouvelle directrice générale du Festival. On appréciera le clin d'oeil.
Eloge de l'amour ne devrait pas faire un grand succès en salle, mais fera le bonheur des cinémathèques.
|
|
|
RESISTANCE
"La mesure de l'amour c'est aimer sans mesure."
Fragments. Révolte. Godard filme en deux temps une histoire à peu près construite sur la résistance à un système et l'histoire d'un homme. Il y a des bouts d'histoire, des morceaux de souvenirs. C'est un cinéma codé. Rempli de références, littéraires, intellectuelles, de réflexions personnelles; parfois c'est démagiogique et facile, ça frotte son public dans le sens du poil. Parfois c'est à écouter avec attention. Intention louable. C'est une expérience pas hermétique; mais ce n'est ni le meilleur Godard, ni une révolution narratrice. L'innovation n'est pas. En revanche le constat existe. Il y a de belels scènes; une imafe intelligente, qui a du sens. Deux parties. Le présent en noir et blanc désabusé. Le passé en couleur, mythifié.
Il divise son histoire d'A en 4 temps : la rencontre, la passion physique qu'on imagine, la séparation, les retrouvailles. On retrouve aussi son anti-américanisme primaire, son obsession pour les Blakans, un Paris magnifié, nostalgique (de St Sulpice à l'île Séguin). Pré 68. Post A Bout de souffle. Ici "La vérité est tritse". Et si vous pensez à quelque chose pendant le film, c'est que vous penserez à autre chose. Il y a un non sens absurde dans cette authentique quête de sens.
Godard parle de la vieillesse, de la déchéance, de Dieu, sans le nommer, de l'image même cinématographique, même déformée pour rendre son existence immuable. Il s'en prend à Binoche, à Spielberg, aux américains. Il fait l'éloge de la culture, de la mémoire, des européens. Le découpage est cut. Il y a ces mots qui s'intercallent. Tous les tics du maître sont là. Proche de la caricature.
Ce collage se sons et d'images ressemble fort à un poème philosophique audiovisuel. Ce n'est pas inintéressant. Mais c'est un autre cinéma. Expérimental. Un miroir à notre subconscient. On peut être réfractaire, ce n'est pas interdit. On a le droit de penser autrement.
Vincy- |
|
| |
|
|
| |
|
|