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| Réalisation: Raoul Ruiz
Production: MDI prod., Les films dui Lendemain
Scénario: Alexandre Astruc, Mitchell Hooper, Alain Majani d'Inguimbert, Eric Neuhoff
d'après le roman éponyme de Jean Giono
Photo: Eric Gautier
Montage: Valeria Sarmiento
Musique: Jorge Arriagada
Durée: 120 mn |
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Laetitia Catsa (Thérèse)
Frédéric Diefenthal (Firmin)
Arielle Dombasle (Madame Numance)
John Malkovich (Monsieur Numance)
Charles Berling (Reveillard)
Christian Vadim (le Pasteur)
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Thérèse est une fille de la campagne et s'enfuit avec son fiancé Firmin vers la ville de Châtillon.
Elle découvre alors le pouvoir de sa beauté sur les autres. Elle découvre aussi qu'elle est une âme forte, de celles qui n'ont pas de maîtres.
Elle rencontre une autre âme forte, admirable, belle, riche, la mystérieuse Madame Numance. Il naîtra entre elles une amitié puissante,; mais Firmin ne l'accepte pas. Il se croit malin, et l'opportuniste va tout faire pour ruiner les Numance. Sans le savoir, Thérèse ne lui pardonnera jamais.
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C'est une grosse production française qui fait la clôture du Festival cette année. Un livre de Giono, un budget imposant, une réalisation du Chilien Raoul Ruiz (en compétition pour Le Temps Retrouvé en 99) et un casting chic et choc. Diefenthal gloire montante de Taxi et Belphégor, Malkovich et Berling en habitués du monde ruizien, la Dombasle qui apporte son élégance gravure de mode et bien sûr Laetitia Casta dont c'est le premier rôle important de cinéma. On l'avait "falbalalisée" dans Astérix; elle avait explosé l'audimat avec sa Bicyclette bleue. La voici Thérèse tandis que les affiches de France la dénude pour les Galeries Lafayette, que L'Oréal la placarde partout sur la Croisette et que les magazines people annoncent sa grossesse.
6 ans après l'adaptation du Hussard sur le toit, Giono revient sur le grand écran, avec ce roman de 1949 qu'il avait écrit dans le cadre de ses "chroniques romanesques". Malgré tout ces atouts, le film , d'autant plus en sortant le dimanche, ne devrait pas être un énorme succès public. Il sert surtout à crédibiliser l'image de Casta comme actrice, et lui donner des gages de respectabilité avec cette touche art et essai.
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LES MISERABLES
"Je ne parle pas à des hommes en bras de chemise au milieu de la nuit."
Raoul Ruiz s'égare sur les chemins arpentés et rocailleux de la Provence de Giono, là où Rappeneau s'était mordu les dents avec son Hussard. Et Ruiz n'est pas Rappeneau. En effet, ce qu'on apprécie chez le cinéaste chilien, c'est bien son surréalisme, ses labyrinthes scénaristiques, ses jeux avec l'art et les métaphores. Il résidait encore quelques petites touches de son style dans Le Temps Retrouvé de Proust. Ruiz ayant l'oeil plus académique et les rêves d'un réalisateur de films à costume a oublié où se situait son génie. Il reste de grossiers signes de son cinéma d'avant mais cela ne fait qu'accroître l'absence d'inspiration, et on pourrait croire à un film de commande.
Un film aux mutliples erreurs de script (après un gros orage, un sol totalement sec), avec un casting insolite, de beaux décors et une très belle lumière, un scénario sans intérêt, et même confus. Il serait sauvable si la réalisation n'était pas si banale, et le rythme si ennuyeux. Sans intrigue, Les Ames Fortes se laissent coulées dans les ravins de notre assoupissement de fin de festival. On se laisse bercer par ces voix de vieilles veilleuses, qu'on aurait aimer moins sages tellement on en espérait un plaisir de voyeur.
Dépenser autant d'argent pour valoriser des classiques littéraires alors que les productions de ce genre échouent au Box Office à répétition montre à quel point le système de production en France est aveugle, boiteux et sourd. Ce film se base sur un non événement cinématographique, sans début, sans fin, mais avec un lumineux milieu, qui trouve une certaine grâce inattendue dans le duo Dombasle / Casta. Laetitia Casta est alors crédible en actrice, à l'instar d'une Marceau à ses débuts. Et Arielle Dombasle donne la juste note à une partition équilibriste. Malheureusement Dombasle disparaît. Casta tourne folle, et le spectateur en rit tellement le jeu de la mannequin n'est pas encore au point. Quant à Diefenthal, il incarne un sous Ugolin, imitant Auteuil à chaque scène, au point de sombrer dans le ridicule et de livrer la plus mauvaise interprétation masculine de l'année.
Le seul aspect passionnant du film prend son essor dans cet fusion pyschologique entre les deux femmes. On y retrouve un zeste de la folie des personnages féminins de Ruiz, ce dédoublement de personnalité si cher au réalisateur. Mais l'instant est trop bref, et la fin devient interminable, nous privant de l'un des personnages centraux du film. Le scénario s'attarde alors sur les manipulations fades de Casta. Et on s'interroge sur l'objectif visé du film ; il n'y en a aucun. La fin est bancale. Le film même pas décalé. On restera sur les belles phrases de Mme Numance, dont la philosophie reflète sa beauté : "Tant que je n'aurais pas soulager cette misère, je serai misérable." Dommage que Ruiz s'engouffre dans une misère artistique...
Vincy- |
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